Dans le cadre de la lutte contre le surendettement, l’Etat affiche l’ambition de créer un réseau de Points conseil budget (PCB) labellisés sur l’ensemble du territoire. Les premiers PCB viennent d’être lancés dans 4 régions, mais toujours à titre expérimental.

Annoncés en 2013, relancés en 2014, les Points conseil budget se concrétisent finalement. Lundi matin, trois secrétaires d’Etat - Ségolène Neuville (Lutte contre l’exclusion), Martine Pinville (Consommation) et Christian Eckert (Budget) - ont fait le déplacement en Lorraine, à Metz, pour annoncer l’ouverture des 4 premiers PCB, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Île-de-France, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Quatre seulement dans l’immédiat car le dispositif reste expérimental. Un premier bilan sera tiré dans un an, avant de décider ou non d’un déploiement à l’échelle nationale.

Que sont ces PCB ? « Des lieux ouverts à tous, qui proposent des conseils confidentiels, gratuits et personnalisés concernant la gestion budgétaire », explique le dossier de presse du gouvernement. Les visiteurs pourront obtenir des conseils pour mieux gérer leur argent, affronter des difficultés financières, anticiper un divorce ou un licenciement, etc. L’objectif premier est de capter ces personnes avant qu’elles n’atteignent le stade où leur seul recours devient la commission de surendettement.

Les établissements de crédit associés

Dans un second temps, ces personnes pourront être orientées vers des « PCB 2 », où ils bénéficieront non plus seulement de conseils, mais d’une aide directe, avec intervention auprès des créanciers, pour tenter de trouver une solution durable. Ce second niveau, explique le dossier de presse, sera « financé par les créanciers ».

D’initiative gouvernementale, ces PCB ne sortent en effet pas de nulle part. L’Etat s’est appuyé sur l’existant, et particulièrement sur les associations et fondations de lutte contre l’exclusion et de protection des consommateurs (Crésus, le Secours catholique, l’Armée du Salut, les associations familiales) et sur les banques. LCL, le Crédit Mutuel, la Banque Postale, BNP Paribas, le Crédit Coopératif ou le Crédit Agricole font ainsi partie des partenaires.

Le dispositif est enfin une brique dans un effort plus global, baptisé « Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale ». Lancé en janvier 2013, il comporte un pan consacré à l’inclusion bancaire, qui a déjà donné lieu à des concrétisations réglementaires : l’amélioration du droit au compte et de la détection des clients fragiles financièrement fragiles, le plafonnement des commissions d’intervention et la création d’un Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB), notamment.