Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a évoqué « des limites aux achats immobiliers finançables par crédit », en cas d'« excès », dans un entretien à paraître mercredi dans Le Figaro, interrogé sur la création de « bulles » spéculatives en raison de la lutte contre la déflation.

« Sur la bourse, la correction des dernières semaines montre que cette crainte [de bulle, NDLR] demeure théorique ! », a déclaré le gouverneur, entré en fonction le 1er novembre dernier, après avoir été interrogé sur les risques de bulles sur les marchés avec les mesures mises en œuvre pour lutter contre la déflation.

« Mais nous surveillons les choses de près en regardant notamment quatre indicateurs financiers : les taux réels sur les dettes souveraines, le volume du crédit bancaire, les marchés boursiers et l'immobilier », a-t-il ajouté.

Des « limites » envisagées, sans plus de précisions

« Tant au niveau de la zone euro qu'en France - où c'est le rôle du Haut Conseil de stabilité financière - ce cycle financier n'est pas au-dessus de sa moyenne historique. Si nécessaire, nous aurions des moyens dits macro-prudentiels pour remédier aux excès, en imposant par exemple des limites aux achats immobiliers finançables par crédit », a déclaré François Villeroy de Galhau.

Il a estimé que la politique d'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE) « a contribué à accroître la croissance de 0,3% en 2015 » en France, « l'Insee ayant même une estimation un peu supérieure (0,4%). Cela représente un effort conjoncturel de +80.000 emplois ». Cette politique monétaire de la BCE vise à ramener l'inflation à 2%.

Atteindre une croissance de 1,5%

François Villeroy de Galhau a plaidé pour « une politique de réforme plus ambitieuse et plus continue » pour que la France atteigne « le seuil de croissance d'au moins 1,5% qui permettrait de faire baisser vraiment le chômage ». La croissance a été de 1,1% en France en 2015.

« Outre l'amélioration en cours de la compétitivité du coût du travail, grâce notamment au CICE, nous devons avancer vite dans quatre domaines : l'apprentissage ; la stabilisation et la simplification de nos règles, y compris le droit du travail ; le développement de l'entrepreneuriat ; et la décentralisation du dialogue social vers l'entreprise », a-t-il détaillé.