En matière d’assurance-vie, l’année 2015 aura été aussi bonne que la précédente pour ING Direct. En deux ans, la banque en ligne a doublé sa collecte sur ING Direct Vie, son contrat multisupports assuré par Generali qu’elle va continuer à mettre de plus en plus en avant. Explications de Julien Schahl, responsable placements et épargne au sein de la banque numérique d’origine néerlandaise.

Julien Schahl, quel bilan général tirez-vous de l’année 2015 d’ING Direct Vie ?

Julien Schahl : « Nous sommes dans la continuité de 2014, c’est-à-dire en progression sensible. Le nombre d’ouvertures a progressé de 50% en 2015. La collecte, 730 millions d’euros en 2015, a augmenté de 25% par rapport à 2014 et a presque doublé en deux ans. Notre constat, c’est que notre clientèle s’intéresse de plus en plus à l’assurance-vie dans une perspective de placement à moyen terme, plutôt qu’à long terme comme c’était le cas auparavant. Les rachats, par ailleurs, restent à un niveau assez faible, inférieur à 6% des encours. Pourtant, notre portefeuille a vieilli, puisqu’ING Direct propose de l’assurance-vie depuis 12 ans. Cela signifie que notre clientèle conserve ses contrats au-delà du palier fiscal des 8 ans. »

Vos clients se reportent-ils du Livret Epargne Orange, produit historique d’ING Direct, vers l’assurance-vie ?

J.S. : « Le premier sas d’épargne reste les livrets, et nous conseillons toujours à nos clients d’y conserver au moins 5.000 euros. Ensuite, et dès que l’horizon de placement dépasse un an, la question de l’assurance-vie se pose, évidemment. Le Livret A fait bien son job : préserver les liquidités de l’inflation. Mais même dans le scénario fiscal le moins favorable, l’argent placé en 2015 sur le fonds euros Eurossima a rapporté 1,36% (1), contre 0,90% en moyenne sur l’année pour le Livret A. Ce que nous constatons, c’est une grande stabilité de l’encours des livrets, avec assez peu d’entrées et de sorties. Par contre, dès que nos clients ont un apport d’argent frais, ils optent plutôt pour l’assurance-vie. Il y a donc un resserrement des encours, qui sont chez ING Direct de l’ordre de 9 milliards d’euros pour les livrets et de 5 milliards d’euros pour l’assurance-vie et la bourse. »

Constatez-vous, comme d’autres, une appétence croissante pour les unités de compte ?

J.S. : « Oui, nos clients manifestent de plus en plus l’envie d’aller chercher plus de performance en misant sur les unités de compte. Le taux d’UC dans notre portefeuille se situe autour de 30%, au-dessus de la moyenne du marché (20% selon la fédération des assureurs). La majorité de la collecte se fait via la gestion sous mandat et nous nous devions d’abaisser son ticket d’entrée à 1.000 euros, contre 5.000 euros auparavant, pour accompagner ce mouvement. Le nombre de clients éligibles va donc encore augmenter, car ceux qui le peuvent choisissent majoritairement cette option. Résultat : la gestion pilotée représente une collecte proche de 200 millions d’euros en 2015. »

Quelles sont vos ambitions en 2016 pour ING Direct Vie ?

J.S. : « Nous souhaitons évidemment maintenir la dynamique qui existe depuis 18 mois autour de l’assurance-vie. Cela passe notamment par un effort d’accompagnement de nos chargés de clientèle sur le sujet et par un renforcement du profil investisseur, qui va gagner en précision. D’autres projets sont en cours, mais il est encore trop tôt pour en parler. Plus généralement, nous allons améliorer la visibilité de l’assurance-vie, en tant que solution d’épargne durable, sur notre site web et dans nos campagnes publicitaires. »

Entre 3,37% et 7,85% pour la gestion pilotée en 2015

Désormais accessible à partir de 1.000 euros d’investissement chez ING Direct, la gestion sous mandat a représenté une collecte de 200 millions d’euros en 2015, sur 730 millions d’euros au total pour l’assurance-vie. Cette solution, conseillée par Rothschild & Cie Gestion, permet aux clients d’aller chercher un peu de rémunération en optant pour l’un des 4 mandats proposés, qui se distinguent par le niveau de risque de perte en capital.

La banque orange a dévoilé les performances 2015, net de frais de gestion, hors fiscalité et prélèvements sociaux, des différents modes de gestion :

  • mandat prudent (entre 15 et 35% sur fonds actions) : 3,37% ;
  • mandat équilibré (de 35 à 65% sur fonds actions et diversifiés) : 5,56% ;
  • mandat dynamique (de 55 à 95% sur fonds actions et diversifié) : 7,39% ;
  • mandat offensif (plus de 90% d’actions) : 7,85%.

(1) En 2015, le fonds euros Eurossima, assuré par Generali a rapporté 2,75% net de frais de gestion et avant prélèvements sociaux et fiscaux. Lire : Baisses mesurées pour Eurossima et Netissima en 2015.