Le ministre des Finances, Michel Sapin, a annoncé lundi le lancement d'un site public et gratuit permettant de comparer les prix pratiqués par la quasi-totalité des établissements bancaires pour des opérations simples afin de favoriser la « bonne transparence » et la concurrence entre banques.

Annoncé en mai dernier, ce comparateur en ligne (www.tarifs-bancaires.gouv.fr), mis à jour toutes les semaines, doit répertorier les tarifs d'environ 150 établissements bancaires, soit plus de 98% du marché, précise un communiqué du ministère des Finances. Il « permettra à tout le monde de comparer gratuitement les tarifs des services de base, comme les virements, les prélèvements ou les cartes bancaires afin de faire en sorte que la concurrence s'exerce dans de bonnes conditions », selon le ministre des Finances, Michel Sapin, cité dans le communiqué.

La consultation du comparateur est « totalement anonyme », les données « totalement homogènes, sans la volonté d'avantager qui que ce soit », a souligné le ministre lors de la présentation du comparateur à la presse, insistant sur « l'impartialité » du site. Les tarifs bancaires des DOM seront également visibles sur le site, ceux des TOM le seront eux via un lien direct sur la page de l'Observatoire des tarifs bancaires de l'Institut d'émission d'Outre Mer (IEOM).

Mobilité bancaire

« C'est aussi mon rôle (de veiller) à ce que le consommateur soit bien informé sur les tarifs pratiqués en veillant à la bonne transparence et comparabilité des tarifs bancaires » afin qu'il « puisse facilement changer de banque si les prix ou les services ne lui conviennent pas », a-t-il expliqué.

Pour faciliter cette mobilité bancaire, une mesure de la loi Macron, adoptée en août 2015, « permettra au consommateur, dès le 7 février 2017, de changer d'établissement sans aucune démarche administrative en dehors d'un mandat qu'il devra donner à sa nouvelle banque », a-t-il ajouté. Il incombera alors au nouvel établissement bancaire de « simplifier les choses, de changer les adresses pour ce qui est des prélèvements et des versements automatiques », ce service devant être « amélioré » et rester « totalement gratuit », a garanti le ministre.

Une « clarification » sur les frais de tenue de compte

Par ailleurs, une « clarification » sur la teneur des frais de tenue de compte a été demandée au Comité consultatif du secteur financier (CCSF), a annoncé Michel Sapin, afin de vérifier qu'ils ne correspondent pas « à une sorte de rémunération forfaitaire ». Selon les dernières données de l'association de consommateurs CLCV, 117 banques sur 139 interrogées facturaient des frais de tenue de compte en 2015.

Autre priorité pour le ministère : le développement du paiement par carte, « en particulier pour les petits montants », qui doit se traduire par une baisse des frais facturés aux commerçants pour tout paiement par carte.

Fin décembre, la commission interbancaire de paiement a été diminuée passant de 0,28% à 0,23% de la valeur de la transaction. « Il va falloir aller plus loin », a exhorté Michel Sapin, qui a annoncé avoir « demandé aux banques de faire un effort pour abaisser significativement les commissions facturées » aux commerçants pour qu'ils « aient encore moins de raisons de refuser le paiement par carte bancaire au premier euro ».

La renégociation des contrats entre banques et commerçants doit se matérialiser d'ici à la fin du premier semestre 2016, a indiqué le ministre.