La banque UBS France, visée par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, a estimé jeudi qu'il était « parfaitement abusif » d'affirmer qu'il existerait « 38.000 fraudeurs » parmi ses clients français en réaction à un article la mettant en cause.

« Parler de ''38.000 fraudeurs'' et de ''12 milliards d'argent caché'' est parfaitement abusif », a réagi la filiale française de la banque suisse, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le site Lepoint.fr affirme que la justice française aurait découvert quelque 38.000 comptes non déclarés en Suisse appartenant à des clients français d'UBS. « Nous connaissons évidemment cette liste depuis de nombreux mois puisqu'elle a été versée au dossier d'instruction. Nous rappelons que le détenteur d'un compte en Suisse n'est un fraudeur que si ce compte n'est pas déclaré », a souligné UBS France, dans son communiqué. L'enquête des juges financiers est toujours en cours.

« Aucun élément nouveau »

En octobre dernier, une source proche du dossier avait déjà rapporté à l'AFP que les documents remis par l'Allemagne aux juges français permettaient d'évaluer à environ 13 milliards de francs suisses (12 milliards d'euros environ), les avoirs de clients français dans la banque en Suisse en 2008. Interrogé par l'AFP sur ce dossier, Bercy a invoqué le secret fiscal.

Les comptes en question ne sont pas forcément illégaux, ce sont des avoirs qui remontent à 2008 et les fraudeurs fiscaux se voient régulièrement proposer des régularisations par Bercy. Selon UBS France, « Le Point présente comme exclusive une information qui a déjà été publiée il y a plusieurs mois et qui, à ce titre, ne présente aucun élément nouveau ».

Des contrôles « très rigoureux »

UBS France assure avoir adopté « des mécanismes de contrôle très rigoureux ». « La banque exige depuis plusieurs années de la part de ses clients la preuve de leur conformité avec la réglementation fiscale », a expliqué UBS. Elle a mis en place « un programme contraignant les clients qui ne pouvaient apporter (de) preuve » de leur conformité avec la réglementation fiscale « à quitter la banque », selon UBS France.

L'établissement a également réitéré « qu'elle coopère pleinement et sans réserve avec la justice ». Cette affaire a valu plusieurs mises en examen à UBS France et à sa maison mère, notamment pour démarchage illicite de clients et pour blanchiment aggravé de fraude fiscale entre 2013 et 2015.