La marché immobilier français devrait conserver une bonne dynamique en 2016, grâce aux taux de crédit bas, à l'élargissement du Prêt à taux zéro (PTZ) et au maintien du dispositif Pinel, et seule une remontée des prix pourrait « gripper la machine », selon les courtiers.

Cette année, les taux « devraient rester bas même si des soubresauts habituels et saisonniers, sont à prévoir », a jugé mardi Empruntis lors d'une conférence de presse. Pour le courtier en prêts immobiliers, « le contexte est favorable » aux futurs acquéreurs, et « le seul élément pouvant gripper la machine aujourd'hui serait la remontée des prix, car les marges de manœuvre pour le crédit (...) ont déjà été utilisées ».

Même constat du côté d'Immoprêt, pour qui « des taux de crédit bas, l'arrivée du nouveau PTZ, le maintien du dispositif (de défiscalisation) Pinel et des objectifs ambitieux fixés par les établissements bancaires (...) permettront de maintenir une belle dynamique à la fois dans le neuf, l'ancien et l'investissement locatif ». « Seul bémol sur ce marché en plein essor, ces taux d'intérêts historiquement bas pourraient porter préjudice aux futurs acquéreurs en entraînant une hausse significative des prix de l'immobilier », affirme Ulrich Maurel, le président d'Immoprêt. « Nous devons être vigilants pour ne pas assister à un marché en surchauffe, conjoncture déjà observée il y a quelques années », souligne-t-il.

La délégation d'assurance attendue en forte hausse

Selon Immoprêt, en 2016 « le marché de l'immobilier sera soutenu et marqué par une forte présence des primo-accédants ». Le courtier anticipe une stabilité des taux de crédit « jusqu'au mois de septembre et avant la définition de la nouvelle politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) ».

Pour Empruntis, les banques ont cette année des objectifs de production « très importants, identiques à 2015 voire supérieurs, de 10 à 20% en moyenne », et le crédit devrait « rester toujours aussi accessible ».

Les ménages devraient par ailleurs faire des économies grâce à la délégation d'assurance instituée par la loi Lagarde rappelle Immoprêt, dont seul 1 client sur 10 y a eu recours (2 sur 10 chez Empruntis). Encore « peu connue », elle permet à l'acquéreur de faire jouer la concurrence en souscrivant une assurance de prêt auprès d'un établissement distinct de celui qui lui octroie son crédit immobilier. Pour l'instant « limité », le nombre de ces délégations d'assurance « devrait progresser fortement en 2016 », renchérit Empruntis, qui a monté quelque 20.000 dossiers ayant obtenu un crédit immobilier l'an dernier.