L'équilibre financier du système de protection sociale passe par des efforts des plus de 60 ans, les jeunes et les actifs pouvant « difficilement » contribuer davantage, estime France Stratégie, organisme placé sous la tutelle de Matignon.

« Au vu de la situation des différentes classes d'âge » - niveau de vie, contribution nette au système de protection sociale -, « il apparaît difficile de mettre davantage à contribution les plus jeunes et les actifs », écrit-il mardi dans une analyse intitulée « Les jeunes sont-ils sacrifiés par la protection sociale ? ».

« Une baisse du transfert net perçu par les plus de 60 ans apparaît nécessaire », poursuit l'étude. Le transfert net est la somme de ce qu'un individu reçoit en moyenne en prestations sociales (maladie, retraite, chômage...) moins la somme de ce qu'il paie en taxes et cotisations, rapporté au PIB par tête.

Ainsi, les auteurs relèvent que la progression globale des dépenses de protection sociale, de 14,5% à 31,9% du PIB entre 1959 et 2013, est dans sa « quasi-totalité » due à la hausse des dépenses les plus concentrées sur les plus âgés. La hausse est d'abord imputable à la démographie. « L'arrivée aux âges élevés des générations nombreuses du baby-boom renforce la contribution des plus âgés au financement de la protection sociale, mais cette arrivée alimente en retour des dépenses de protection sociale sensiblement plus importantes », peut-on lire.

Néanmoins, même si la dépense moyenne dont bénéficie un individu de plus de 60 ans est toujours nettement plus élevée que celle dont bénéficie un individu de moins de 25 ans, cette dépense rapportée au PIB par tête a augmenté dans les deux cas au même rythme (+15 %) entre 1979 et 2011, nuance France Stratégie. Mais, étant donné les niveaux de dépenses de départ, cette évolution correspond à une hausse de dix points de PIB par tête pour les plus de 60 ans contre seulement deux points de PIB par tête pour les moins de 25 ans.

L'augmentation des prélèvements

Du côté des prélèvements, l'organisme relève que les actifs sont mis davantage à contribution que par le passé, tout comme les plus âgés qui le sont deux fois plus qu'il y a 20 ans du fait notamment de la CSG (contribution sociale généralisée) mise en place en 1991. Ainsi, le taux de prélèvements est passé pour les 25-59 ans, de 27 à 37% entre 1979 et 2011 et d'environ 10% à près de 20% pour les plus de 60 ans.

Pour les moins de 25 ans, la progression a été nettement plus faible (26,7% en 1979 contre à 29,5% en 2011) et pour cause, la situation relative des jeunes, qui rentrent plus tardivement sur le marché du travail, se dégrade.

La pauvreté touche aujourd'hui 2,5 fois plus souvent les moins de 25 ans que les plus de 60 ans, alors que le niveau de vie moyen des moins de 25 ans qui représentait 88% de celui des plus de 60 ans en 2002 est passé à 82% en 2012. Au contraire, le niveau de vie des retraités lui s'est amélioré dans le temps. Il s'élevait à 70% de celui moyen de la population en 1970 pour atteindre 105% en 2013.