Le groupe Caisse des dépôts, bras financier de l’Etat français, vient d’annoncer le lancement d’une « initiative de place » autour de la technologie « blockchain ». Une « rupture technologique » telle qu’elle oblige tous les acteurs du secteur financier et au-delà à fédérer leurs efforts.

La blockchain (« enchaînement de blocs » en français) est la technologie qui sous-tend les échanges des cryptomonnaies, et notamment du bitcoin. Elle fonctionne, à très grands traits, comme un registre décentralisé et public, dans lequel sont consignées les transactions en bitcoin, et qui permet leur vérification.

Si les cryptomonnaies suscitent encore beaucoup d’interrogations et de réticences, le principe de la blockchain, en revanche, intéresse nombre d’acteurs, et notamment les banques. Elle promet en effet de leur faire concurrence dans leur rôle traditionnel de tiers de confiance des échanges financiers. A ce titre, elle contient aussi une promesse de rapidité, de fiabilité et de faible coût.

« Laboratoire d’innovation »

Afin d’éviter que la France ne rate le tournant de la blockchain, qualifiée de « rupture technologique », la Caisse des dépôts (CDC) vient d’annoncer dans un communiqué le lancement d’un « laboratoire d’innovation » sur le sujet. Son originalité : fédérer au-delà du secteur financier. On y retrouve ainsi trois grands groupes bancaires (BNP Paribas, le Crédit Agricole et BPCE), deux assureurs (Axa, CNP Assurances) mais aussi des Fintech spécialisées (Paymium, Blockchain Solutions), le pôle de compétitivité Finance Innovation ou le réseau d’entrepreneurs CroissancePlus, notamment. Le laboratoire reste ouvert à d’autres acteurs intéressés, jusqu’à la fin du 1er trimestre 2016.

« Concrètement, chaque partenaire mettra à disposition des ressources pour développer et ''prototyper'' des scénarii d’usages de cette technologie dans différents métiers, notamment ceux de la banque-finance et l’assurance », explique la CDC. Le travail commun débutera en janvier 2016 pour une période de 6 mois.