Le gouvernement a dévoilé vendredi son projet de budget rectificatif pour 2015, qui maintient inchangées ses principales prévisions économiques, dont le déficit public, prévu à 3,8% du PIB.

Le projet de loi de finances rectificative (PLFR), présenté en conseil des ministres, prévoit un déficit budgétaire de 73,3 milliards d'euros, légèrement inférieur aux 74,4 milliards prévus dans la loi de finances initiale (LFI). En pourcentage, le déficit reste toutefois identique à celui jusque-là anticipé (3,8%), selon le texte de loi, qui prévoit une baisse de la dépense publique rapportée au PIB de 56,4% en 2014 à 55,8% cette année.

Ce chiffre « est le résultat de dépenses qui sont tenues », a assuré Bercy, qui a prévu deux milliards d'euros d'économies supplémentaires sur les crédits des ministères, mais aussi une baisse d'un milliard de la contribution française au budget européen. Ces économies, qui s'ajoutent à une baisse de deux milliards d'euros de la charge de la dette, compensent la hausse de certaines dépenses, notamment militaires (840 millions supplémentaires, liés aux opérations extérieures) et sociales (700 millions de plus qu'anticipé pour la politique de l'emploi, notamment les contrats aidés).

Impôt sur le revenu : 600 millions de plus que prévu

Côté recettes, le gouvernement anticipe des rentrées légèrement moins importantes que prévu, à 278,7 milliards contre 279,1 milliards, en raison d'une baisse d'un milliard d'euro de la TVA perçue, due à la faible inflation (1%). L'impôt sur le revenu devrait en revanche rapporter 600 millions d'euros de plus que prévu, notamment grâce à la hausse des recettes issues de la lutte contre la fraude fiscale.

Ce scénario économique a été validé vendredi par le Haut conseil des finances publiques (HCFP), qui a estimé dans un avis transmis au gouvernement que la réduction à 3,8% du PIB (après 3,9% en 2014) était « vraisemblable » et la prévision d'inflation « réaliste ». « Le respect de l'objectif de dépenses » est toutefois « rendu plus difficile par les nouvelles dépenses décidées » ces derniers mois et nécessitera « un pilotage très strict jusqu'à la fin de l'année », ajoute le Haut Conseil.

Le PLFR, parfois considéré comme la « voiture balai budgétaire », est destiné à apporter les ultimes corrections à l'exercice budgétaire de l'année en cours. Le texte, qui intègre par ailleurs une série de petites mesures fiscales qui n'ont pas pu être intégrées au projet de loi de finances 2016, devrait être débattu à l'Assemblée nationale à partir du 30 novembre.