La délégation d'assurance emprunteur, alternative aux contrats bancaires, a très peu progressé en volume en 2014. Signe que le délai de substitution instauré par la loi Hamon n’a pas encore révolutionné ce marché.

La loi Hamon, dont le volet assurance de prêt est entré en vigueur lors de l’été 2014, devait permettre de faciliter le changement d’assurance. Lors des douze mois suivant la signature d’un crédit immobilier, les emprunteurs peuvent troquer l’assurance de groupe, proposée par la banque prêteuse, pour un contrat délégué à un assureur alternatif, à condition que les garanties soient équivalentes.

A en croire les chiffres publiés hier par la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), la loi Hamon n’a pas encore permis de bousculer le rapport de force. La FFSA ne livre pas le nombre de contrats délégués signés en 2014, mais uniquement la part de la délégation dans l’ensemble des cotisations d’assurance emprunteur. Cette statistique montre tout de même le peu d’évolution de ce marché : les assurances déléguées représentent seulement 15,7% des cotisations pour les prêts immobiliers, contre 15,6% en 2013 et 16% en 2012.

La garantie perte d’emploi de plus en plus snobée

Sur l’ensemble des emprunts (crédits à la consommation et professionnels y compris), la délégation d’assurance représente 11,8% de l’ensemble des versements en 2014.

La FFSA mesure par ailleurs le poids des différents types de garanties dans les cotisations d’assurance emprunteur : 70% pour les garanties décès, 27% pour les garanties incapacité-invalidité et 3% pour les garanties perte d’emploi. Si cette répartition est en tous points similaire à celle de l’année précédente, la fédération des assurances souligne tout de même que les cotisations au titre des garanties perte d’emploi ont baissé de 18% en un an, ce qui confirme ainsi leur poids minime sur ce marché.

Lire aussi l’interview d’Isabelle Tourniaire, du cabinet BAO : Pourquoi les alternatives aux contrats d’assurance de prêt bancaires ne décollent pas