Une majorité de députés socialistes « frondeurs » penche pour l'abstention mardi après-midi lors du vote sur la première partie du projet de budget de l'Etat pour 2016, ont indiqué plusieurs d'entre eux.

« Nous refusons de voter le budget. Il ne répond pas à la crise économique, au chômage de masse et aux inégalités des territoires », a déclaré à l'AFP l'un de leurs animateurs, Christian Paul, avant la réunion du groupe PS de l'Assemblée, à laquelle doit participer le Premier ministre Manuel Valls. Mais certains « frondeurs » pourraient voter pour, au vu notamment de modifications du texte obtenues dans l'hémicycle, par exemple sur une aide au développement accrue, ont précisé d'autres élus.

La partie « recettes » du budget de l'Etat, soumise au vote solennel, contient une nouvelle baisse d'impôt sur le revenu de deux milliards d'euros pour les ménages, avec un geste supplémentaire ajouté en séance, mais poursuit aussi la diminution des prélèvements pour les entreprises, à hauteur de 9 milliards d'euros.

« Logique de rassemblement »

« Nous entendons et relayons la déception des Français, et nous considérons que le gouvernement, par son obstination, est le principal responsable des défaites à venir. Personne ne rentre dans le rang, mais personne ne pense faire mieux hors du PS », a ajouté Christian Paul, député aubryste de la Nièvre.

Pour sa part, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a assuré devant la presse que « la logique qui a présidé à ce budget est une logique de rassemblement ». « J'espère que tout le monde se retrouvera et je suis assez confiant », a-t-il déclaré avant le démarrage de la réunion du groupe socialiste, évoquant « un bon budget, après un bon débat », avec « plein d'éléments positifs ».