Les Français disposant d’un patrimoine financier interrogés par l’Ifop pour UFF ne se détournent pas totalement des placements sans risque, mais ils montrent bien plus clairement qu’auparavant une volonté de faire évoluer leur portefeuille. L’assurance-vie multisupports, avec une part de risque, et l’immobilier locatif progressent très fortement dans les intentions de placement.

Seuls 39% des Français « patrimoniaux » acceptent de prendre des risques dans leurs placements selon l’enquête Ifop-UFF, qui sonde les Français possédant plus de 30.000 euros en patrimoine financier (1). Cette population spécifique se dit donc moins ouverte au risque en capital qu’en 2014 (45%), en 2013 (40%) et même en 2010 (43%).

Pourtant, lorsque ces mêmes Français sont interrogés de façon plus concrète, sur les placements opportuns du moment, ils se montrent conscients de l’intérêt d’une certaine prise de risque. Certes, ils citent en premier lieu « les produits à capital garanti », comme en 2014. Mais s’ils étaient 73% à évoquer cette famille de produits l’an passé, ils ne sont plus que 62% cette année. Même sanction pour l’assurance-vie en euros, elle aussi à capital garanti : elle recule de 68% à 57% en un an. En revanche, deux placements font le chemin inverse : l’assurance-vie multisupports, « investie en actions et obligations », grimpe de 53% à 58% et l’immobilier locatif de 50% à 57%.

La disponibilité des fonds, critère le plus important

Aucun autre type de placement soumis à cette clientèle patrimoniale ne convainc une majorité de sondés : ni les actions (47%), ni le PEA-PME (45%), ni les SCPI (40%), ni l’or (36%). Interrogés sur les critères de sélection pour un investissement, les Français « patrimoniaux » évoquent en premier lieu la disponibilité des fonds (premier critère pour 23% des sondés), devant le niveau de risque (16%), le niveau de rendement (15%) et la régularité de la performance (13%). Le principal objectif de ces investissements reste le fait de « se constituer un complément de revenus pour la retraite ».

Sans surprise, lorsqu’ils sont questionnés sur les produits préparant à la retraite, les « patrimoniaux » répondent en premier lieu « assurance-vie ». Ce support devance assez nettement l’achat immobilier, les autres produits financiers, l’épargne salariale ou les produits dédiés à l’épargne retraite (Perp, Madelin, etc.).

Immobilier : regain d’intérêt pour les résidences

Au niveau des investissements immobiliers, la valeur sûre reste l’ancien, cité par 56% des sondés, à un niveau similaire aux deux précédentes éditions de cette étude. Derrière, les résidences pour seniors attirent toujours (53%) même si elles ne séduisent plus autant les sondés qu’en 2012 (63%) ou 2014 (56%). Les résidences pour étudiants (53%) progressent elles dans la liste des préférences, doublant les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), cités à seulement 43% contre 56% en 2014 ou 59% en 2012. L’investissement locatif en logement neuf, via le dispositif Pinel (41%), ou la pierre-papier, du type SCPI (39%), restent en retrait.

(1) Enquête réalisée chaque année depuis 2009 via une approche « qualitative et quantitative ». En 2015, l’Ifop a interrogé 301 Français « patrimoniaux » du 27 août au 9 septembre. Les sondés ont été sélectionnés à partir d’un fichier « représentatif de la population française » et selon plusieurs critères : détenir des valeurs mobilières ou de l’assurance-vie, avoir un niveau de patrimoine financier (hors immobilier) de plus de 30.000 euros, et avoir l’intention de faire un placement financier dans les 2 ans (ou posséder un bien immobilier locatif).