A l’occasion de l’édition 2015 des Journées de l’économie, qui débute mardi prochain à Lyon, la Banque de France, partenaire de l’événement, publie une nouvelle vague du baromètre « Les Français et l’économie ». Près de 60% des sondés y déclarent s’intéresser aux sujets économiques, mais il sont 33% à reconnaître que leurs connaissances en la matière sont faibles.

A 58%, le pourcentage de Français intéressés par l’économie reste élevé, mais baisse légèrement par rapport à 2014 (61%). Il est également contrasté selon les tranches d’âge : 54% des moins de 35 ans, notamment, déclarent ne pas s’y intéresser.

Très majoritairement favorables à un enseignement obligatoire de l’économie au lycée (90% sont pour), les Français sont conscients de leurs lacunes en la matière. 53% estiment avoir un niveau de connaissances moyen, et 33% un niveau faible (+5 points par rapport à 2013). Ils sont toutefois encore plus sévères avec les autres : lorsqu’on leur demande de juger le niveau de leurs compatriotes, ils l’estiment faible à 45%.

Absence de crédibilité des politiques

Pour s’informer sur les sujets économiques, les Français font d’abord confiance à la presse spécialisée (31%), puis aux économistes (30%, +17 points par rapport à 2013), aux chefs d’entreprise (14%) et aux sites internet spécialisés (12%). La crédibilité des banquiers (5%) et plus encore des élus (2%) dans le domaine est par contre quasi-inexistante.

Le sujet qui intéresse le plus les Français est la situation de l’Etat et des finances publiques, cité par 52% des personnes interrogées. Cette thématique perd toutefois un peu de terrain par rapport à 2014 (-4 points). A l’inverse, les sondés se préoccupent de plus en plus du fonctionnement et du financement de la protection sociale (44%, +3 points). Viennent ensuite l’évolution des prix (31%, 48% chez les 18-24 ans), la vie des entreprises (22%) et les produits d’épargne et financiers (17%).

Des Français un peu plus optimistes

Interrogés sur leur perception de la conjoncture économique, les Français ont tendance à surestimer la hausse des prix : 36% estiment qu’ils ont augmenté de 1 à 3% en un an, alors que l’inflation réelle en août 2015, date du sondage, était de 0,3%. Ils sont un peu plus optimistes qu’en 2014 sur la situation économique du pays : 15% pensent qu’elle va s’améliorer dans l’année à venir, contre 7,6% en 2014. A l’inverse, ils ne sont plus que 36% à évoquer une dégradation, contre 56% l’an passé.

Les Français semblent majoritairement prêts à soutenir une libéralisation accrue de l’économie, via des privatisations et des mises en concurrence : 60% sont pour, 16% y sont très opposés. Ils sont également 77% à souhaiter un allègement des normes et des règles qui encadrent l’activité économique, en matière de droit du travail, d’impôt ou d’environnement.

Enfin, concernant la construction européenne, 61% d’entre eux considèrent que la participation à l’UE des pays fondateurs (dont la France) et l’euro ne peuvent être remis en cause. Ils sont beaucoup moins affirmatifs sur le Parlement européen et surtout sur le récent élargissement à 28 pays membres, qui pourraient être remis en question pour respectivement 53% (+12 points) et 67% (+12 points) des sondés.