La Banque Postale va enrichir prochainement son offre de paiement sur internet avec le lancement de « LBP Pay », qui sera intégré à son application web et mobile « Mes paiements ». A terme, ce portefeuille électronique devrait même permettre d’authentifier un achat en ligne grâce à la voix.

S’inspirant des géants technologiques américains, La Poste organisait hier une keynote pour dévoiler sa stratégie numérique, dans laquelle elle a annoncé vouloir investir plus de 550 millions d’euros dans les trois ans à venir. L’occasion de positionner le groupe comme « un opérateur universel des échanges physiques et numériques au service des particuliers, des professionnels, des entreprises et des services de l’Etat », a expliqué son PDG, Philippe Wahl. Parmi les nombreuses annonces faites à l’occasion de cet événement (solution d’identification numérique « Loggin La Poste », expédition et retour des Colissimo depuis la boîte à lettres, installation de bornes Beacon dans les agences postales, etc.), certaines concernaient plus spécifiquement La Banque Postale (LBP).

La filiale bancaire de la Poste a notamment annoncé le lancement de « LBP Pay », un nouveau service de paiement électronique. Une initiative surprenante, dans la mesure où La Banque Postale était déjà à l’origine, en septembre 2013, de la création de Paylib. Conçu en partenariat avec BNP Paribas et la Société Générale, cette solution a été rejointe depuis par le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel Arkéa et Boursorama Banque, laissant envisager l’émergence d’une solution interbancaire française de paiement en ligne.

Des services complémentaires

LBP ne quitte pas pour autant le navire Paylib : les deux solutions cohabiteront, avec le classique 3D Secure, au sein de « Mes Paiements », le wallet lancé en mai par l’enseigne. Elle apparaissent même complémentaires. Paylib, en effet, permet de s’affranchir totalement de la carte bancaire, un vrai plus en matière de sécurité mais un moins en matière d’acceptation, puisque le service n’est utilisable que sur les sites de e-commerce ayant fait le choix de proposer cette solution.

LBP Pay, de son côté, s’appuie sur la carte bancaire et est donc compatible avec l’ensemble des sites de e-commerce. Elle sécurise toutefois l’authentification du paiement, en remplaçant le cryptogramme à trois chiffres, placé au dos de la carte et aisément détournable, par un code dynamique à usage unique et généré automatiquement. Le dispositif se rapproche ainsi de celui expérimenté par la Caisse d’Epargne, la Banque Populaire, la Société Générale et BNP Paribas, avec la carte bancaire à code dynamique.

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Courant 2016, La Banque Postale espère également ajouter un autre niveau de sécurité, biométrique cette fois. La banque teste en effet depuis deux ans un dispositif baptisée Talk To Pay, qui permet d’authentifier un paiement par la voix. Un ajout qui dépendra toutefois de « l’avancée de la législation », explique LBP sur son site internet.

La Banque Postale veut son établissement de monnaie électronique

A l’occasion de sa keynote, LBP a également annoncé qu’elle était en cours d’agrément auprès du régulateur du secteur financier, l’ACPR, pour un établissement de monnaie électronique. « Cet établissement, qui répondra de manière agile et innovante aux demandes de toutes les branches du groupe, proposera des services de paiement dématérialisés pour compte de tiers », explique un communiqué de la Poste. « A titre d’exemple, il permettra d’offrir aux facteurs des solutions d’encaissement modernes et aux clients de la Banque des offres de paiement sur mesure en e-commerce. »