La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a présenté mercredi en Conseil des ministres le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016, qui prévoit de passer sous la barre symbolique des 10 milliards d'euros de déficit.

« En 2016, les comptes sociaux retrouveront le niveau d'avant 2008, avec un déficit du régime général de 6 milliards d'euros », contre 9 milliards attendus en 2015, écrit dans son compte rendu le Conseil des ministres. Ils atteindraient 9,7 milliards en prenant en compte le Fonds de solidarité vieillesse, qui verse le minimum vieillesse et les cotisations retraites des chômeurs. En 2015, ce déficit était de 12,8 milliards.

Le gouvernement se félicite de parvenir « à redresser les comptes publics, et en particulier ceux de la sécurité sociale, dans un contexte économique contraint ». Il rappelle ainsi que pour la première fois depuis 2004, « la branche vieillesse du régime général reviendra à l'excédent en 2016 ». Une situation qui, selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale, résulte en grande partie de la réforme de 2010, qui a décalé l'âge de départ à la retraite à 62 ans.

Le rapport précise aussi que la progression de l'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) sera limitée à 1,75 %, un niveau historiquement bas, contre 2% prévus pour cette année. « Cette évolution représente un effort inédit de 3,4 milliards d'euros d'économies », précise-t-il.

Quatre axes d'économies

Les efforts porteront sur quatre axes : efficience accrue de la dépense hospitalière, promotion de la pertinence des pratiques et des prescriptions, rémunération des produits de santé « à leur juste prix » ainsi que le développement des génériques et enfin, amplification du virage ambulatoire (durée des séjours en hôpital plus courts).