Quelques jours après la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), le président du principal bailleur social de la Seine-Saint-Denis s'inquiète à son tour mercredi d'une possible suppression, dans le projet de budget 2016, des « aides à la pierre ».

« Les aides en faveur de la construction, modiques dans le budget de l'Etat, sont essentielles pour les organismes HLM qui peuvent ainsi produire en nombre des logements à loyers modérés », affirme Stéphane Peu, le président de l'OPH Plaine commune Habitat, dans un communiqué. Or si « le candidat Hollande avait promis de doubler » ces « aides à la pierre », le gouvernement, lui, « propose dans la loi de Finances pour 2016 de les supprimer », poursuit-il.

« Déjà largement rabotées ces dernières années », ces aides « ont subi en catimini durant l'été un énième reniement gouvernemental », poursuit Stéphane Peu. « De 400 millions d'euros en 2015, elles seront supprimées l'année prochaine ». Il s'agirait là d'une mesure « socialement injuste et économiquement contreproductive pour la croissance et l'emploi », selon le dirigeant du bailleur social.

Le logement, un poste d'économies

Le projet de loi de finances pour 2016 qui sera présenté le 30 septembre en conseil des ministres doit comprendre 19,5 milliards d'euros d'économies sur la dépense publique. Le logement, comme les dépenses d'assurance-maladie ou encore les opérateurs de l'Etat ont été désignés comme des postes d'économies.

« Un budget logement qui propose de supprimer les aides à la pierre, de baisser les APL (Aides personnalisées au logement) et de maintenir les produits de défiscalisation est un budget d'inspiration purement libérale qui a déjà fait la preuve par le passé de son inefficacité », juge Stéphane Peu.

« Favoriser la rente immobilière et la multipropriété au détriment de l'accès au logement du plus grand nombre est une aberration », dit-il, dénonçant « l'abandon » de la promesse présidentielle de construire 500.000 logements par an, dont 150.000 HLM.