Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé mercredi que l'impôt sur le revenu serait probablement le support choisi pour les nouvelles baisses promises en 2016 par le président Hollande, car il est « celui qui a fait le plus mal » ces dernières années.

« Je pense que la question de l'impôt sur le revenu est aujourd'hui la question principale pour les Français » en matière de fiscalité, a ajouté le ministre au micro de RTL. S'il a précisé cette piste, il n'a en revanche pas voulu s'avancer sur le montant de la baisse prévue. « Nous regardons ça, nous ferons tous les calculs nécessaires », a-t-il expliqué, rappelant sa volonté de poursuivre parallèlement la baisse du déficit public mais aussi de financer les priorités du gouvernement, la sécurité et l'éducation.

« Il y aura des baisses d'impôts pour les Français, pas tous les Français, en particulier les Français les plus modestes qui ont supporté les hausses d'impôts, qu'elles (aient été) décidées par le précédent président de la République ou par celui-ci », s'est contenté de dire le ministre qui a encore un mois pour boucler son projet de budget pour 2016.

« Rendre progressivement aux Français »

Rappelant la baisse d'impôts de « plus de 3 milliards d'euros » effective dès 2015, il a observé qu'il fallait « maintenant, progressivement, au fur et à mesure, en fonction des possibilités, des budgets qui doivent par ailleurs être avec des déficits qui baissent, il faut rendre progressivement aux Français une part des efforts qu'ils ont fait ».

Michel Sapin a en outre assuré que ces diminutions ne seraient pas compensées par des hausses pour d'autres parties de la population. Il a répété qu'elles seraient financées par la maîtrise de la dépense publique, dont la progression naturelle a été ralentie ces dernières années.

Des baisses d'impôts sur le revenu critiquables

L'impôt sur le revenu est considéré comme le plus équitable car progressif, c'est-à-dire que le taux de taxation évolue par tranches, en fonction des revenus. Mais son utilisation pour les baisses d'impôt est aussi régulièrement critiqué parce qu'il n'est en réalité acquitté que par une petite moitié des Français.

Toucher aux tranches basses revient donc à alléger le poids de la fiscalité sur la moitié des Français qui gagnent le plus. Jusqu'à aujourd'hui, l'impôt sur le revenu est le support qui a été le plus utilisé par le gouvernement pour baisser la fiscalité.