Qui sont ces dizaines de Fintech, jeunes pousses alliant finance et technologie, qui se développent en France et tentent de se faire une place aux côtés des banques et autres sociétés financières ? Yomoni ambitionne de mettre à la portée de tous un service d’épargne déléguée digne de celui fourni à la clientèle fortunée des banques privées. Explications avec Mourtaza Asad-Syed, porte-parole de la start-up.

Sur quel constat vous êtes-vous appuyé pour construire le projet Yomoni ?

Mourtaza Asad-Syed : « Celui d’une offre inadéquate dans les services d’épargne aux particuliers, en dehors des plus riches. Aujourd’hui, la majorité des Français n’ont pas accès à un service de gestion de fortune, réservé aux patrimoines les plus élevés. Ils sont également rebutés par des produits d’épargne complexes, parfois difficiles à cerner dans leur construction et leur tarification. La conséquence est une sous-allocation des particuliers en actions, qui sera d’autant plus dommageable sur le long terme dans un contexte de taux bas. »

A quoi votre offre, qui devrait être lancée au 4e trimestre 2015 (1) va-t-elle ressembler ?

M.A. : « Elle va s’articuler autour de 3 piliers : un service d’épargne déléguée simple, entièrement en ligne et accessible dès 1.000 euros avec une possibilité de retrait à tout moment pour le client ; un tarif de gestion tout compris très compétitif à 1,6% par an, en toute transparence, incluant le mandat de gestion (0,7%), les sous-jacents ETF (0,3%) et l’assurance-vie (0,6%) ; un portefeuille adapté, enfin, au profil de risque du client, investi selon une stratégie claire et régulièrement expliquée et contrôlée, visant la performance et la limitation du risque par la diversification. »

Quel regard portez-vous sur l’émergence actuelle de dizaines de start-ups dans le domaine financier ?

M.A. : « La configuration actuelle constitue en effet une opportunité pour des sociétés comme la nôtre. L’industrie bancaire en 2015 ressemble à celle des télécommunications d’il y a 10-15 ans : un oligopole avec des marges élevées prélevées sur un consommateur captif, mais confronté à des bouleversements technologiques et réglementaires qui permettent enfin l’émergence de nouveaux entrants. »

Quels sont à terme les objectifs de Yomoni ?

M.A. : « Nous voulons atteindre 1milliard d’euros d’actifs sous gestion d’ici 3 à 5 ans. »

Fiche d'identité : Yomoni
ActivitéGestion de fortune 100% en ligne à destination du grand public
Site webwww.yomoni.fr
Date de créationFin 2014
Ouverture au publicEn phase de test, ouverture officielle à venir
Clientèle viséeParticuliers
Marché viséFrance au démarrage, Europe continentale à terme
Agrément ou statut spécifiqueDemande d’agrément Société de Gestion déposée à l’AMF, en cours d’examen
Capital et levée de fonds200.000 euros au 11 juin 2015*
Levée de fonds de 3,5 millions d'euros
Chiffre d'affairesZéro pour l'instant
Nombre de clientsAucun pour l'instant
Effectif actuel9 personnes
Partenaires banque-assuranceSuravenir (filiale du Crédit Mutuel Arkéa)
* Source : bulletin officiel des annonces civiles et commerciales

(1) Yomoni attend « incessamment » son agrément de Société de gestion délivré par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et son inscription au registre de l’ORIAS en tant que courtier en assurances.