Selon les chiffres provisoires fournis par la Banque de France, l’assurance-vie en euros et le PEL sont restés les produits d’épargne favoris des ménages français au 2e trimestre 2015. Mais d’une manière quasi-générale, les flux de placements ont eu tendance à décroître.

Principale victime de cette tendance : les dépôts à vue. Au 1er trimestre 2015, les ménages français (1) avaient conservé 14,5 milliards d’euros sur les comptes courants, un chiffre anormalement élevé, symptomatique de leur désintérêt pour des placements de moins en moins rémunérateurs (lire à ce propos l’interview du spécialiste Cyril Blesson : « Les Français laissent dormir leur argent sur leur compte courant »). Le 2e trimestre signe un relatif retour à la normale, même si la collecte des dépôts à vue reste à un niveau élevé (7,6 milliards d’euros).

Conséquence : l’assurance-vie en euros retrouve son statut de placement favori des Français. Elle a engrangé 9 milliards d’euros supplémentaires entre avril et juin 2015, portant son encours total aux alentours des 1.350 milliards d’euros, loin, très loin devant les autres produits. Là aussi, le flux s’est toutefois légèrement réduit par rapport au 1er trimestre (11,6 milliards d’euros) mais dans des proportions bien inférieures aux dépôts à vue.

Le PEL se rapproche des 250 milliards d’euros

Le constat vaut également pour l’assurance-vie en unités de comptes (2,9 milliards de flux au 2e trimestre, contre 3,6 au 1er) et pour le Plan épargne logement. Dans la foulée de la baisse du taux des nouveaux PEL, passé le 1er février de 2,50% à 2%, le choix des épargnants s’est un peu moins porté sur ce dernier : 5,1 milliards d’euros de flux au 2e trimestre, contre 7,9 milliards au 1er. Il continue toujours à battre mois après mois son record d’encours, et devrait rapidement atteindre le seuil historique des 250 milliards d’euros.

Les livrets d’épargne (y compris le Livret A et le CEL), enfin, semblent avoir stoppé l’hémorragie. Certes, leur flux de placement reste négatif au 2e trimestre (-0,7 milliard) mais de manière moins dramatique qu’au 1er (-3,7 milliards) et qu’au 4e trimestre 2014 (-5,4 milliards). Pas évident, toutefois, que cette tendance soit durable. La baisse du taux du Livret A, passé le 1er août à 0,75%, risque en effet d’entraîner dans sa chute l’ensemble des rémunérations des comptes épargne, et avec elles la promesse d’un renouveau de la collecte.

(1) La notion de « ménage » pour la Banque de France rassemble les particuliers, les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages.