Dans un communiqué de ce jour, le Comité d’information et de défense des sociétaires du Cref et du Corem annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet de Paris suite à une plainte pour tromperie qu’il a déposée avec des épargnants. La cible : l’UMR, gestionnaire de ce produit d’épargne retraite complémentaire, qui rassemble des mutuelles comme la MGEN et la MAIF.

De source judiaire, l'AFP indique que l'enquête a été ouverte le 20 mai à la suite de cette plainte pour « tromperie » déposée en avril.

L’Union mutualiste de retraite, qui a repris en 2002 la gestion de l’ex-Cref, produit de retraite complémentaire de fonctionnaires et personnels de la fonction publique fermé pour raison d’un sous-provisionnement massif de 1,6 milliards d’euros, se voit reprocher par le CDIS de s’être « toujours prévalue dans ses documents promotionnels et contractuels de commercialiser un produit ''sûr et performant'' dénommé Corem. Elle s’est toujours défendue dans sa communication que le produit Corem est bien distinct du Cref, son funeste prédécesseur qui a fait 450.000 victimes. » Des arguments de sûreté et de performance, qui ont, selon le comité, permis le recrutement de 30.000 nouveaux cotisants Corem, notamment par « la MGEN et la MAIF ».

Inquiétudes des épargnants

A l’origine de la plainte, le CDIS dénonce de nouvelles atteintes au régime Cref/Corem « alourdissant le préjudice des 500.000 épargnants adhérents de ce régime ». L’association évoque ainsi une première salve de « mesures drastiques » prises par l’UMR en novembre 2014 (baisse de 30% des rentes pour les sociétaires du régime Cref, versement des rentes du Corem à partir de 62 ans au lieu de 60, baisse des rendements), mais s’alarme aussi de l’aggravation du défaut de provisionnement du régime Corem. Une dégradation qui se poursuit « au préjudice des épargnants (2,9 milliards d'euros de défaut de provisionnement), lesquels redoutent un nouveau coup de rabot et s'inquiètent pour l'avenir de leur épargne retraite. »

Au passage, le CDIS égratigne un peu l’ACPR pour son « inertie » alors que le régulateur était sensé contrôler étroitement le régime Corem en raison des conditions particulières de sa génèse. Suite à la dissolution du Cref en 2002, la justice avait notamment comdamné l'Etat en 2010 pour « faute lourde » dans ce dossier.