Le gouverneur de la Banque de France est satisfait que le gouvernement ait suivi sa recommandation de baisse du taux du Livret A. Mais il souhaiterait tout de même que les règles soient redéfinies pour plusieurs produits d’épargne réglementée.

Christian Noyer répond ainsi par l’affirmative, dans une interview au Monde, lorsque les journalistes lui demandent s’il faut « réformer l’épargne réglementée » : « Elle gagnerait à être simplifiée », estime celui dont le mandat à la tête de la Banque de France s’achève en octobre prochain.

Ses critiques sont avant tout dirigées vers deux produits, le Livret A et le Plan épargne logement (PEL). Concernant le Livret A, qui sera rémunéré 0,75% à partir du 1er août, Christian Noyer juge qu’il est présenté à tort comme « le produit d’épargne phare des classes populaires » : « 60% de l’encours est composé de livrets supérieurs à 15.000 euros », avance-t-il.

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Lui met en avant le Livret d’épargne populaire, « qui bénéficie d’une rémunération plus favorable et s’adresse aux populations modestes ». La réforme souhaitée viserait donc à « indexer » le taux du Livret A sur celui de la Banque centrale européenne (BCE), dont le principal taux directeur est actuellement à 0,05%. Christian Noyer voudrait en revanche « préserver » le taux du LEP, afin d’offrir « une meilleure rémunération » aux « épargnants non imposables ». Et de conclure : « Là, ce serait vraiment de l’épargne populaire. »

PEL : un taux trop élevé pour Noyer

L’autre produit d’épargne dans le viseur du gouverneur de la Banque de France, c’est le PEL. Si Christian Noyer n’esquisse aucune piste de réforme pour le Plan épargne logement, il souligne que le « but initial » de ce produit a été « détourné » à cause d’un taux trop élevé. Conséquence : il « n’est plus utilisé pour financer l’achat de logement mais comme un placement financier ».

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Le taux des nouveaux PEL a été abaissé à 2% au 1er février dernier, contre 2,50% auparavant. Une baisse que les banques françaises avaient jugé insuffisante. La Banque de France avait communiqué en avril dernier sur le taux théorique du PEL si le plancher de 2% était supprimé : 0,39% à l’époque. Et l’institution de se baser sur cette statistique pour dénoncer une rémunération « très supérieure aux conditions de marché » pour l’ensemble des produits d’épargne réglementée. Selon les derniers chiffres disponibles sur le site de la Banque de France, le taux du PEL pourrait tomber à 0,52% brut si le plancher n’était pas appliqué.