Selon le directeur général de la Caisse des dépôts, le taux du Livret A, fixé actuellement à 1%, est trop élevé pour les organismes chargés de la construction de logements sociaux, qui se servent des fonds de ce produit d'épargne.

« Certes, cela apparait faible pour l'épargnant mais pour l'emprunteur, par exemple le monde HLM, c'est une ressource chère au regard des taux du marché qui sont historiquement très bas », explique Pierre-René Lemas dans un entretien au journal La Tribune à paraître vendredi. « Il faut en réalité se poser la question du coût de notre ressource. Mais sur ce point, la décision appartient aux pouvoirs publics », ajoute-t-il.

Le taux du Livret A avait été maintenu à 1% en début d'année par le gouvernement, qui avait choisi de ne pas suivre la formule de calcul –reposant principalement sur le niveau de l'inflation– qui aurait dû le faire baisser à 0,25%. La prochaine révision de ce taux doit intervenir le 1er août.

Les commissions des banques trop élevées

Le directeur général de la Caisse des dépôts plaide également pour une révision des commissions versées aux banques lorsqu'elles collectent des dépôts pour le Livret A. « En ces temps où les taux sont bas, un taux de commissionnement de 40 points de base (0,40 point de pourcentage, NDLR) peut porter à réflexion. Tout le monde ne dégage pas de telles marges », insiste-t-il.

En outre, Pierre-René Lemas indique que le mécanisme de prêts à taux zéro pour les collectivités locales, annoncé en avril par le Premier ministre Manuel Valls et entré en vigueur le 16 juin, devrait coûter au moins 100 millions d'euros à la CDC, « voire davantage si ce dispositif est un succès ».

Grâce à ce dernier, les collectivités bénéficient d'une avance sur les sommes que l'Etat leur verse au titre du Fonds de compensation à la TVA, ce qui est censé soutenir leurs investissements. « Pour l'instant, ce prêt ne s'applique que pour les budgets primitifs des collectivités locales. Les élus demandent à qu'il soit étendu à l'ensemble des budgets. Ce sujet est à l'étude. Pour ma part, je ne vois que des avantages à un élargissement de l'assiette du dispositif », fait valoir Pierre-René Lemas.