La demande immobilière est avant tout dopée par les taux d'intérêt attractifs selon la dernière édition de l'observatoire du moral immobilier. Un retournement de tendance sur le marché des crédits pourrait donc changer la donne.

85% des sondés (1) jugent les taux actuellement « attractifs ». Et 28% des mêmes personnes interrogées estiment que les prêts à l’habitat sont actuellement « faciles » à obtenir. Dans les deux cas, c’est le plus haut niveau d’optimisme enregistré depuis 5 ans par l’observatoire du moral immobilier. La 16e vague de cette étude, réalisée par TNS Sofres pour Logic-immo, souligne ainsi que la demande immobilière est « essentiellement dopée par les taux d’intérêt attractifs ». Problème : si les discours restent contradictoires quant à une remontée des taux, la baisse semble elle toucher à sa fin en cette fin de printemps 2015.

Quelles seraient les conséquences d’un rebond des taux d’intérêt sur le moral des acquéreurs potentiels ? « Une éventuelle remontée des taux d’emprunt pourrait rapidement figer les projets en cours et donner un coup de frein brutal à une demande encore fragilisée par le contexte économique », juge Cyril Janin, directeur général de Logic-immo.

Jouer sur le prix en cas de hausse des taux

Les sondés, qui ont l’intention d’acquérir un logement à plus ou moins long terme, semblent conscients de l’effet d’aubaine, avec des taux touchant peut-être leur « plus bas » : 80% des sondés estiment que c’est « le bon moment pour acheter », contre 61% un an plus tôt ou 39% à la même époque en 2012. Les personnes interrogées ne cèdent toutefois pas à la panique : 79% d’entre eux n’imaginent pas de hausse des taux dans les 6 prochains mois (le sondage a été réalisé en avril). Et si tel était le cas, ils « reporteraient la perte de pouvoir d’achat sur le niveau des prix » selon Stéphanie Pécault, responsable études chez Logic-immo.

Car, en parallèle, les acquéreurs restent peu satisfaits du panel de biens immobiliers disponibles sur le marché : « 73% des candidats à l’accession ne sont pas prêts à acheter un logement sans avoir le fameux coup de cœur », affirme Cyril Janin. Une majorité des sondés pense tout de même concrétiser son projet dans les six mois.

(1) Enquête réalisée en avril 2015 auprès de 1.228 personnes (« échantillon représentatif ») qui ont « un projet d’acquisition d’un logement d’ici à 1 an », selon cet observatoire.