Plus de huit « seniors » sur 10 se disent « inquiets » de l'avenir des retraites complémentaires, mais cette inquiétude ne les incite pas pour autant à souscrire à un dispositif d'épargne personnel, ni à vouloir travailler au-delà de l'âge de départ à taux plein, selon une enquête publiée lundi.

L'édition 2015 de cette étude sur les seniors en entreprises, réalisée pour Entreprise et Carrières (Wolters Kluwer), NotreTemps.com et le groupe Menway, montre que les Français de plus de 45 ans sont 84% à se dire « personnellement inquiets » quant à l'avenir des régimes Agirc (cadres) et Arcco (tous les salariés), dont le sauvetage fait l'objet de négociations entre les partenaires sociaux avec une prochaine réunion programmée le 22 juin. Faute de mesures, les réserves de l'Agirc et l'Arcco, utilisées pour payer les pensions de 12 millions de bénéficiaires, seront épuisées d'ici à 2018 pour le premier, 2027 pour le second. Or les pensions complémentaires représentent en moyenne la moitié de la pension des cadres, un quart pour les autres salariés.

Pas de plan d'épargne dans 71% des cas

Malgré cette incertitude, 71% des personnes ayant répondu à l'enquête n'ont pas souscrit de plan d'épargne personnel type plan épargne retraite populaire (Perp). Interrogés sur les mesures mises en place par leur entreprise à cet égard, 64% disent qu'elle ne fournit pas de dispositif du type Plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco). Parmi les 31% de salariés auxquels leur entreprise propose un tel dispositif (5% ne savent pas si cela existe dans leur entreprise), 67% bénéficient d'une participation de leur employeur.

Une large majorité des seniors (75%) n'envisage pas non plus de continuer à travailler au-delà de l'âge de la retraite à taux plein. Ils étaient 70% en 2012. Pour 28% des personnes interrogées, cet âge de la retraite à taux plein se situe à 62 ans. La proportion de ceux qui devront travailler jusqu'à 66 ans et plus pour prétendre à une retraite à taux plein est en augmentation, à 13% (+5 points par rapport à 2012). Une réalité qui se heurte à l'âge auquel ils envisagent de prendre leur retraite, toujours majoritairement (55%) fixé à 60 ans.

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Pour aborder cette période de la vie, la retraite progressive fait moins recette : ils sont 55% à se déclarer intéressés, contre 71% en 2013. De même, sur les 35% de personnes interrogées disposant d'un compte épargne temps, 49% ne comptent pas l'utiliser à ce moment.

Enquête réalisée du 8 au 20 avril 2015 par questionnaire mis en ligne sur le site notretemps.com et emailing aux internautes, ayant recueilli 1.009 réponses exploitables de personnes de plus de 45 ans, dont 66% de 55-60 ans et une majorité de femmes (69%) et de salariés du privé (74%).