Le succès des banques en ligne repose sur une promesse de quasi-gratuité. Toutefois, à l’image d’ING Direct qui vient d’annoncer une série de hausse de tarifs sur certains services bancaires, elles ont tendance à facturer, plus systématiquement et plus cher qu’avant, certaines opérations exceptionnelles ou certains produits non-bancaires, comme les contrats d’assurances et de prévoyance. Le point.

« Comme vous le savez, nous tenons à conserver une offre Compte Courant gratuite pour toutes les opérations du quotidien (carte Gold MasterCard, chéquier, virements, tenue de compte, retraits…). Pour vous garantir cette gratuité, nous sommes contraints d’augmenter certains tarifs sur des opérations exceptionnelles. » Ainsi commence le message récemment adressé par ING Direct à ses clients.

A compter du 5 août, la banque en ligne low-cost le sera donc un peu moins. Et pas seulement sur des « opérations exceptionnelles », comme le laisse entendre le message de la banque. ING Direct a en effet choisi de ne plus prendre à sa charge les coûts d’acheminement des envois de chèque par courrier [Lire l’encadré final].

50% d’augmentation sur certaines lignes tarifaires

Outre le chèque, ING Direct annonce une douzaine de hausses de prix, certaines de 50%. C’est le cas par exemple des virements émis en devises, qui passent de 20 à 30 euros ; des frais de recherche de documents, de 5 à 10 euros ; du règlement de succession, de 200 à 300 euros ; et de toute une série de frais (par avis à tiers détenteur, par opposition à tiers détenteur, pour traitement d’une opposition administrative, par saisie-attribution ou saisie-conservatoire) facturés prochainement 100 euros, contre 70 actuellement.

La hausse de ces frais qu’on pourrait qualifier de « périphériques » existe-t-elle également chez les autres banques en ligne ? Oui, mais de manière moins sensible. Si l’on prend un peu de recul sur l’année écoulée, de juin 2014 à juin 2015, Fortuneo n’a pas fait évoluer les lignes tarifaires qui augmentent chez ING Direct. Du côté de Boursorama, la seule hausse significative concerne le règlement de succession, qui est passé de 179 euros à 300 euros.

Dans le cas d’ING Direct, il s’agit surtout d’un rattrapage par rapport aux tarifs pratiqués par la concurrence. On peut le constater pour le règlement de succession, la réédition du code confidentiel de la carte ou encore les divers frais déjà évoqués plus haut : ING Direct les facture actuellement moins cher que Boursorama ou Fortuneo, mais va les rattraper, voire les dépasser, à partir du 5 août. Un alignement concurrentiel à la hausse, qui n’est pas une bonne nouvelle pour les clients de ces enseignes.

Des services premium payants

L’autre tendance tarifaire dans les banques en ligne consiste à faire payer des versions premium de services inclus dans le socle de gratuité. Boursorama Banque est particulièrement active dans ce domaine. La filiale de la Société Générale propose d’assez longue date une assurance moyens de paiement baptisée Boursorama Protection, qui assure également contre les vols ou la casse de mobiles et de tablettes, les agressions et l’usurpation d’identité sur internet. Un pack facturé 30 euros par an. Plus récemment, la banque en ligne a ouvert son offre à la prévoyance en proposant deux produits, une assurance compte et une assurance famille, en cas de décès pour la première, de décès, d’arrêt de travail, de perte d’emploi ou d’accident d’enfant pour la seconde.

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D’autres lui ont emboîté le pas. C’est le cas d’ING Direct, qui a lancé début 2015 une assurance moyens de paiement renforcée par des garanties sur les achats effectués avec la carte (prolongation de garantie, garantie meilleur prix, etc.) et une assistance juridique en cas d’usurpation d’identité sur internet. Facture : 25 euros par an. BforBank, qui vient de lancer son offre de compte courant, n’a pas non plus oublié d’ajouter ce produit à son catalogue : pour bénéficier d’une assurance étendue sur les moyens de paiement, le vol de mobile, l’usurpation d’identité et les achats sur internet, il faudra payer 36 euros par an.

La fin des envois de chèques gratuits

A compter du 5 août prochain, les clients d’ING Direct devront affranchir leurs envois de chèques pour encaissement (soit un coût unitaire de 66 centimes au tarif éco). Un parti-pris tarifaire qui peut paraître un peu mesquin mais qui, rapporté au million de clients de l’enseigne, doit certainement représenter une importante source d’économie.

Ce faisant, ING Direct ne fait que s’aligner sur la concurrence. Boursorama Banque et Fortuneo font en effet déjà payer le timbre. Hello bank et Monabanq aussi, mais ces derniers ont l’avantage d’autoriser les dépôts de chèque dans le réseau BNP Paribas pour l’une et CIC pour l’autre.

Pour éviter ce coût supplémentaire, ING Direct fournit une piste à ses clients : privilégier autant que possible le virement, qui « en plus d’être gratuit [est] plus rapide », explique le message de la banque. Elle rejoint ainsi une des préoccupations affichées par le gouvernement à l’occasion des récentes Assises des moyens de paiement : faire du chèque un moyen de paiement de dépannage.

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