Malgré la multiplication des initiatives dans le domaine du paiement par mobile (Apple Pay, Android Pay, V.me by Visa, MasterCard PayPass, Orange Cash, etc.), les Français ne manifestent aucune envie particulière de payer avec leurs smartphones. Bien au contraire.

Si l’on en croit un récent sondage (1) commandé par le ministère des Finances, les Français ne sont en général pas très intéressés par les nouvelles manières de payer. La plus attractive d’entre elles, selon eux, est le paiement sans contact par carte bancaire, qui n’attire pourtant que 29% des sondés, parmi ceux n’ayant pas encore accès à cette technologie.

Pour le reste, c’est la Bérézina. Seuls 17% des Français, notamment, souhaiteraient disposer de la possibilité de payer avec leur téléphone portable. Ils sont un peu plus nombreux (18%) à témoigner d’un intérêt pour le micro-paiement via Twitter ou PayPal. Le paiement entre particuliers d’un téléphone mobile à l’autre (12%), ou la possibilité de payer en donnant son numéro de téléphone au lieu de son numéro de carte bancaire (11%) ne convainquent qu’à la marge.

Dangereux et complexe

Que reprochent, a priori, les Français à ces innovations ? Le risque qu’elles font courir à leurs comptes, principalement. 79% des personnes interrogées considèrent que le paiement par téléphone mobile les expose davantage au risque de fraude ou de piratage de leurs données bancaires.

Ils sont d’autant moins enclins à penser que le paiement mobile devrait être davantage développé en France (35% seulement l’appellent de leurs vœux) qu’ils n’y voient pas un grand intérêt pour eux mêmes. A la question « Le paiement mobile est-il vraiment pratique au quotidien », les réponses sont très partagées : 42% répondent oui, 45% non. Et ils sont 3 sur 4 à considérer qu’il est réservé aux personnes très à l’aise avec les nouvelles technologies, « un constat partagé par l’ensemble des classes d’âge, des catégories sociales et que l’on soit internaute régulier ou non », note l’étude.

Le tableau est donc plutôt sombre pour les acteurs du secteur. Il leur reste pourtant un espoir : les sondés sont en en effet les premiers à reconnaître, à 67%, qu’ils sont mal informés sur le paiement mobile.

(1) Sondage CSA mené par téléphone du 29 au 30 avril 2015 auprès d’un échantillon national représentatif de 1.004 personnes âgées de 18 ans et plus constitué selon la méthode des quotas.