Au rayon frais bancaires, le grand écart est encore de mise entre outre-mer et métropole, même s’il se réduit petit à petit. Tel est le principal constat de l’étude semestrielle de l’observatoire des tarifs dans les DOM.

D’un côté, des frais de tenue de compte actif s’élevant en moyenne à 21,04 euros par an dans les départements d’outre-mer (1) au 1er avril 2015. De l’autre, un tarif moyen de 8,75 euros en métropole selon les derniers chiffres officiels disponibles (2). La moyenne des frais de tenue de compte a pourtant baissé dans les DOM depuis la dernière étude (23,66 euros par an en octobre 2014) et encore plus nettement depuis la création de cet observatoire (37,23 euros au 1er octobre 2009).

Faut-il y voir le résultat de l’appel du gouvernement à la baisse des tarifs bancaires en outre-mer, à l’été 2014 ? Le 30 juillet dernier, le ministre des Finances Michel Sapin et son homologue des Outre-mer George Pau-Langevin avaient en particulier réclamé « l’alignement, d’ici trois ans, des moyennes départementales des frais de tenue de compte sur la moyenne des établissements facturant ces frais en France entière ».

Des baisses atténuées par plusieurs augmentations

Dans le commentaire accompagnant son relevé d’avril 2015, l’observatoire des tarifs en outre-mer cite la baisse des frais de tenue de compte comme la plus « significative » par rapport à octobre 2014. Sur 33 lignes étudiées dans les brochures tarifaires, 13 moyennes affichent une diminution en outre-mer, en six mois. Parmi elles : l’abonnement de gestion des comptes par internet (0,40 euros par mois en moyenne en outre-mer au 1er avril contre 0,51 en octobre), la mise en place d’une autorisation de prélèvement (8 centimes contre 53), les frais d’opposition sur chèque (11,95 euros contre 12,81) ou les frais de rejet de prélèvement (16,45 euros contre 17,25).

Si les moyennes sont stables pour de nombreuses lignes tarifaires, les baisses constatées sont atténuées par plusieurs hausses. Exemples : les frais passent en moyenne de 3,50 à 3,60 euros pour un virement occasionnel (zone euro) réalisé en agence, le tarif grimpe de 7,99 euros à 8,95 pour une lettre d’injonction suite à un rejet de chèque, de 26,78 à 27,98 euros par an pour les frais de tenue de compte inactif, et les frais de transfert de PEL ou de CEL dans une autre banque passent de 43,45 à 45,14 euros.

Des évolutions proches de celles de la métropole

Dans les grandes lignes, cette étude semestrielle confirme le constat déjà établi en juin 2014 : les écarts de tarifs bancaires entre départements d’outre-mer et métropole se sont amenuisés depuis 2009. Et les évolutions récentes en outre-mer suivent des tendances proches à celles constatées sur la France entière dans le relevé des tarifs bancaires opéré par cBanque. A l’exception notable des frais de tenue de compte actif, qui restent donc très élevés dans les DOM, et ce même s’ils ont augmenté ces derniers mois sur l’ensemble du territoire.

Lire à ce propos : Comment les frais de tenue de compte ont explosé

(1) Le relevé porte uniquement sur les DOM (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte) et sur la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon, l’institut livrant une « moyenne DOM » pour les différents frais.

(2) Tarifs en vigueur au 5 janvier 2014, publiés par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), structure liée à la Banque de France. La moyenne de 8,75 euros correspond à la métropole, contre 14,20 euros selon le rapport CCSF pour la France entière. Précision cependant : 8,75 euros correspond au coût annuel moyen pondéré, or en excluant les cas de gratuité, cette moyenne passe à 13,08 euros début 2014. L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) affirme appliquer la même méthodologie que le CCSF pour son observatoire des tarifs.