Le ministre des Finances Michel Sapin a annoncé jeudi le lancement d'ici fin 2015 d'un comparateur public, gratuit et en ligne, des tarifs bancaires, « comme on peut le faire aujourd'hui sur les prix de l'essence ».

« Il s'agit de mettre en place une calculette, un système de comparaison gratuit des services et des tarifs » offerts et pratiqués par l'ensemble des banques, a expliqué M. Sapin lors d'une visite dans une agence de la Banque postale à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Ce comparateur ne s'appliquera qu'« aux grands tarifs de base, comme le coût d'un chéquier ou du réglement d'un incident de paiement », avec une « garantie de neutralité », a précisé le ministre au côté de Carole Delga, secrétaire d'Etat au Commerce. La transparence et la fiabilité du système seront encadrées par une charte élaborée d'ici octobre, associant les représentants des banques et des consommateurs.

Favoriser la mobilité bancaire

Hausse de la concurrence dans le secteur, baisse des tarifs : les effets escomptés de ce comparateur doivent favoriser la mobilité bancaire, l'un des objectifs du projet de loi Macron, adopté il y a dix jours par le Sénat, et qui fera l'objet d'une commission mixte paritaire début juin. « Je souhaite une simplification et une gratuité absolues pour le client » dans les modalités du changement de banque, a insisté M. Sapin, rappelant que la Banque postale a déjà mis en place « un dispositif artisanal » en ce sens depuis 2009.

« Aujourd'hui, on peut changer de banque plus facilement qu'avant mais il y a encore des obstacles. L'objectif est désormais de la faire de façon industrielle et automatisée », a ajouté le ministre. Voté début avril au Sénat, un amendement gouvernemental à la loi Macron prévoit le transfert automatisé des domiciliations bancaires. Avec une seule signature, le client autorisera sa nouvelle banque à réaliser en son nom le transfert des opérations de virements et de prélèvements.

Faciliter le paiement par carte

M. Sapin a également confirmé sa volonté de « rendre plus facile le paiement par carte bancaire, y compris pour des petits montants », et de « faire disparaître le petit panneau pas en dessous de 15 euros ». Le ministre compte sur « le dialogue » avec les banques pour qu'elles diminuent leur part forfaitaire imposée aux commerçants sur les faibles montants. « Il est légitime que les banques demandent une rémunération pour service rendu mais il y a des conditions de tarification qui peuvent être un obstacle », a souligné M. Sapin, qui n'exclut pas de passer par la loi en cas de blocage.