Les réformes des retraites engagées depuis 1993 entraîneront un recul de l'âge moyen de départ à la retraite de 3 ans pour les hommes contre 2,5 ans pour les femmes de la génération 1980, selon une étude de la Drees publiée lundi.

De manière générale, avec ces mesures, comme le report de l'âge légal à 62 ans ou encore l'allongement des cotisations, « l'âge de liquidation d'un premier droit à la retraite recule de deux ans pour la génération 1960, de 2,5 ans pour la génération 1970 et de presque trois ans pour la génération 1980 », selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

« Ce recul est plus important pour les hommes que pour les femmes de la génération 1980, avec un report en moyenne de 35 mois contre 32 mois », précise l'étude qui affine des projections du Conseil d'orientation des retraites, tenant compte de l'évolution des carrières comme des réformes des deux dernières décennies.

Conséquence de la validation de trimestres de maternité

De fait, « le cumul des allongements de la durée requise pour le taux plein ainsi que le relèvement de l'âge du taux plein [à 67 ans depuis 2010, NDLR] contraignent davantage les hommes que les femmes à retarder leur âge de départ ». Cela s'explique notamment par la validation de trimestres au titre de la maternité, qui leur permettent d'obtenir « une durée validée, tous régimes, supérieure à celle des hommes à partir de la génération 1960 (140 trimestres en moyenne pour les femmes contre 138 trimestres pour les hommes, après réforme de 2014) ».

A partir de la génération 1965, elles ont un âge moyen de liquidation inférieur aux hommes, de 63,7 ans contre 63,8. Cet écart augmente avec les générations, l'âge moyen de départ atteignant 64,8 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes de la génération 1980. Globalement, « 41% des hommes et 31% des femmes de cette même génération partiraient à la retraite à l'âge du taux plein, soit 67 ans ou après ».