Le Groupe Crédit Agricole vient de publier une étude du marché immobilier, dans laquelle l’enseigne estime que 2015 et 2016 sont des années charnières avant une possible reprise.

En 2014, les taux de crédit immobilier n’ont cessé de baisser. Paradoxalement, les ventes de biens ont poursuivi leur repli (-2,4% dans l’ancien, -4% dans le neuf). Dans une étude intitulée « Evolutions récentes et perspectives 2015-2016 », le Groupe Crédit Agricole explique entrevoir une reprise possible du marché immobilier d’ici deux à trois ans.

Ainsi, l’enseigne envisage une stabilisation des taux de crédit habitat « sur les prochains trimestres ». « Toutefois, le fait même que les taux de crédit ne baissent plus pourrait conduire à un peu plus d’attentisme, un léger repli des ventes (dans l’ancien) et des baisses de prix un peu plus marquées », de l’ordre de -2,5% par an. En parallèle, une légère reprise devrait s’effectuer dans le neuf (« en rebond de 5% »), au vu des nouvelles mesures de soutien à ce segment (notamment le dispositif Pinel).

L’enseigne bancaire liste trois facteurs impactant négativement le marché de l’immobilier : la croissance faible et le chômage en hausse, les mesures fiscales (« qui ont joué négativement entre 2012 et 2014 », comme celles sur les plus-values immobilières, le succès mitigé du dispositif Duflot) et les prix de vente encore un peu surévalués (« ils ne le sont que de 0 à 5% fin 2014 », contre près de 20% début 2012 selon cette étude). En revanche, des facteurs favorables sont aussi à l’œuvre : les taux de crédit particulièrement bas, la demande de logements qui reste forte et l’offre de crédit prudente (avec des critères d’octroi qui n'ont pas changé significativement depuis 2000 et qui ont permis de ne pas « opérer un net resserrement du crédit »). Crédit Agricole précise également que « la baisse des prix et des taux des derniers trimestres ramènent les prix à leur fair value [juste valeur, NDLR]. Si ce processus se poursuit encore deux ou trois ans, les prix seront clairement sous-évalués et attractifs [et] les ménages resolvabilisés ».

Un gain de 17 m2 de surface achetable

Selon l’étude, la capacité d’achat de logement (1) devrait donc nettement se redresser. De 1985 à 2007, la surface moyenne achetable par les ménages était d’environ 90 m2. Début 2014, elle n’était plus que de 83 m2. L'étude table désormais sur 100 m2 fin 2017. Par ailleurs, Crédit Agricole assure que ceci, conjugué à une amélioration de la conjoncture et à une baisse du taux de chômage, pourrait permettre « un nouveau cycle haussier de l’immobilier à partir de 2018 ». Bien sûr, l’enseigne précise que cette analyse n’est « qu’une simulation ». Et ajoute que « l’évolution des taux d’intérêt sera déterminante et la solvabilité des acheteurs se dégraderait à nouveau en cas de remontée significative des taux ».

(1) Cet indicateur est calculé en fonction de la surface que peuvent acheter, au prix, au taux et à la durée du crédit du marché, les ménages français à une période donnée, en respectant la règle d’un ratio de solvabilité de 30%.