Certaines collectivités locales pratiquent « une politique de gribouille » en matière de fiscalité, a estimé vendredi le secrétaire d'Etat en charge du Budget, Christian Eckert, prenant pour exemple la ville de Toulouse, reconquise par la droite l'an dernier.

« Il y a une politique de gribouille, une schizophrénie, c'est le mot qu'a utilisé le Premier ministre et il a eu raison », a déclaré M. Eckert sur RFI au sujet de la hausse des impôts locaux. Mercredi, Manuel Valls avait accusé la droite de « démagogie » et de « schizophrénie », lorsqu'elle impute à la baisse des dotations de l'Etat la responsabilité des hausses d'impôts locaux dans plusieurs grandes villes. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, avait pour sa part évoqué une « supercherie ».

« A Toulouse, les nouveaux élus qui avaient fait campagne en disant « on n'augmentera pas les impôts » (les) ont augmentés très récemment à hauteur de 32 millions d'euros. Mais la baisse des dotations n'est que de 11 millions d'euros pour cette commune », a affirmé M. Eckert. La ville rose, bastion centriste en terre socialiste, avait été conquise par le PS en 2008 avant de rebasculer à droite en mars 2014.

21% de la dépense publique

Rappelant que le gouvernement veut « entrainer le pays dans une réduction de la dépense publique », le secrétaire d'Etat au Budget a jugé « anormal que les collectivités, qui ont eu des dépenses qui ont augmenté beaucoup plus rapidement que celles de l'Etat ou des autres acteurs publics, ne participent pas à cet effort », alors qu'elles « représentent environ 21% de la dépense publique ».

Alors que la dotation de l'Etat aux collectivités territoriales (communes, départements, régions) doit diminuer de 11 milliards d'euros d'ici 2017, M. Eckert s'attend à ce qu'elles réduisent leurs dépenses « de façon quasi-spontanée » grâce à une inflation et à un prix de l'énergie plus faibles que par le passé.