La dernière étude du régulateur des secteurs banque et assurance confirme la très belle année 2014 de l’assurance-vie. Mais elle pointe aussi le fort attrait des épargnants pour les supports en unités de compte, plus risqués que les fonds en euros mais potentiellement plus rentables.

33%. Les unités de compte ont drainé très exactement un tiers de la collecte nette de l’assurance-vie en 2014, du moins en ce qui concerne les douze principaux assureurs-vie étudiés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) : un échantillon qui représente 75% du marché selon le régulateur et qui inclut quasiment tous les contrats d’assurance-vie bancaires (1). Cette statistique - un tiers de la collecte nette - est extrêmement élevée puisque les standards se situent en général autour de 15% pour ces fonds ne présentant pas de garantie en capital.

Les supports rachetables en unités de compte (UC) ont donc enregistré une collecte nette (les versements moins les retraits) de 3 milliards d’euros en 2014, pour une collecte globale de 9,2 milliards pour les assurances-vie de ces douze compagnies. En 2013, ces mêmes assureurs avaient enregistré une collecte nette globale de 5,1 milliards. La proportion d’UC était alors de 17%.

UC : 17% du montant global de l’assurance-vie

Le dernier trimestre a toutefois vu l’afflux vers les supports risqués se tarir très légèrement puisque la proportion d’UC était même supérieure sur les neuf premiers mois de l’année : 36% d’unités de compte dans la collecte nette. Toutefois, lorsque l’on s’intéresse au montant global présent sur les contrats d’assurance-vie gérés par ces douze assureurs, l’évolution s’avère clairement moins impressionnante. Cet engouement pour les UC a uniquement permis de faire progresser la part d’unités de compte de 16% de l’encours global de ces contrats, fin 2013, à 17% fin 2014.

L’attrait actuel des titulaires d’assurance-vie pour les unités de compte peut s’expliquer par la baisse de rendement des supports sécurisés, les fonds en euros, rémunérés en moyenne à 2,50% net de frais de gestion en 2014 contre 2,80% en 2013. Ces statistiques sont aussi la conséquence des incitations multiples des banques et autres distributeurs de contrats d’assurance-vie à investir en UC, via des offres ponctuelles, des frais sur versement réduits ou via des « bonus de rendement », qui permettent d’améliorer la rémunération du fonds en euros à condition d’investir en unités de compte.

Lire à ce propos : comment les bonus de rendement masquent la baisse des taux de l’assurance-vie

(1) Si les douze compagnies en question ne sont pas listées à nouveau dans cette publication, il s’agit traditionnellement de : Allianz Vie, Assurance du Crédit Mutuel Vie SA, Aviva Vie, Axa France Vie, Cardif Assurance Vie (groupe BNP Paribas), CNP Assurances (dont les contrats distribués par la Caisse d’Epargne et la Banque Postale), Generali Vie, Groupama Gan Vie, La Mondiale Partenaires (groupe AG2R La Mondiale), Natixis Assurances (groupe BPCE), Prédica (groupe Crédit Agricole), Sogecap (groupe Société Générale).