Les syndicats de la BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne...) ont lancé lundi un appel inédit pour une grève unitaire le 24 mars, dénonçant la politique salariale et la réduction des effectifs à l'origine, selon eux, d'une « dégradation des conditions de travail ».

« Salariés sous pression avec des effectifs en diminution », « objectifs irréalistes » et « organisations de travail instables et inadaptées »: les syndicats (CFDT, UNSA, CGT, CFTC, FO, CFE-CGC/SNB, Sud Solidaire) dénoncent « une dégradation des conditions de travail jamais observée à ce jour dans le groupe » et réclament « une politique salariale juste et motivante ».

Un rassemblement est prévu le 24 mars devant le siège de la BPCE, à Paris, pour que la direction puisse « entendre et prendre en considération cette situation pathogène », écrivent-ils dans un communiqué.

Une première depuis la création du groupe

Le mouvement social, initié par une « intersyndicale totale », constitue « une première depuis la création du groupe » en 2009, indique à l'AFP Denis Boutin de la CFDT (majoritaire). L'unité syndicale s'est formée après « l'échec » des négociations salariales dans les deux principales branches, Banque Populaire et Caisse d'Epargne, où aucune augmentation générale n'a été accordée pour 2015, précise-t-il. La grève touchera également les autres entreprises du groupe (Natixis, BPCE SA, Crédit foncier, Banque Palatine...), même si des accords ont parfois été signés dans certaines d'entre elles.

Sollicitée, la BPCE n'a pas souhaité commenter l'appel à la grève. Elle souligne néanmoins qu'une prime de 200 euros sera versée à l'ensemble des collaborateurs des Caisses d'Epargne, conformément à une décision prise par la direction. Rejetant une « primette » loin de rattraper l'inflation, le Syndicat Unifié-UNSA de la Caisse d'Epargne fait état du « ras-le-bol » des salariés, confrontés à une politique salariale « d'une rigueur extrême alors que le groupe fait des bénéfices qui évoluent chaque année », selon son secrétaire général, Bernard Charrier.

La BPCE, deuxième groupe bancaire en France avec 108.000 employés, a réalisé en 2014 un bénéfice net de 2,9 milliards d'euros, en augmentation de 4,4%.