Michel Sapin a assuré mercredi que le projet d'acquisition de la Banque de la Réunion par la Caisse d'Epargne Provence-Alpes-Corse (CEPAC), filiale du groupe bancaire BPCE (Banque populaire-Caisse d'Epargne), était « susceptible d'avoir des impacts bénéfiques ».

« Ce projet de rapprochement est susceptible d'avoir des impacts bénéfiques dans sa capacité à répondre aux besoins de financement locaux et à améliorer la qualité des services », a déclaré le ministre des Finances et des Comptes publics, qui répondait dans l'hémicycle à une question de la députée de La Réunion Huguette Bello (GDR, Gauche démocrate et républicaine). « La préservation de l'emploi, la préservation de l'identité de la Banque de La Réunion et de sa marque feront partie évidemment de ces objectifs », a ajouté Michel Sapin, assurant qu'il restait « très attentif » à ces trois aspects.

Dans le cadre de son plan stratégique « Grandir autrement », le groupe Banque populaire-Caisse d'Epargne a en effet décidé de céder à la Caisse d'Epargne Provence-Alpes-Corse la totalité des participations qu'il détient dans le capital de trois banques d'Outre-mer, dont la Banque de la Réunion, auparavant détenues par sa filiale BPCE IOM. Un processus d'offre publique d'achat simplifiée, suivi d'un retrait obligatoire, sera lancé par la BPCE sur les actions cotées de la Banque de la Réunion.

Un rapprochement effectif en 2016

Ce rapprochement, qui doit être effectif en 2016, suscite des inquiétudes sur l'île, où entreprises et particuliers sont confrontés à des « difficultés récurrentes quant à une offre de crédit adaptée », selon Huguette Bello, qui a également pointé du doigt un risque de réduction des effectifs. La députée de la Réunion a aussi interpellé le ministre sur le risque de concentration bancaire représenté par cette fusion-absorption qui, en renforçant « l'appétence des économies pour les mono et oligopôles », pourrait selon elle « avoir un impact négatif sur les tarifs et les services bancaires ». Michel Sapin a fait valoir qu'il appartenait à la BPCE « de s'assurer de la conformité de son opération à la réglementation ». « Elle a considéré qu'elle n'avait pas lieu de notifier l'opération à l'Autorité de la concurrence. Si l'Autorité de la concurrence (...) le pense nécessaire, elle pourra, elle devra prononcer sous astreinte une obligation de notifier l'opération », a poursuivi le ministre.