Le député UMP Jérôme Chartier a évalué lundi à 80 milliards d'euros, en net, la hausse des prélèvements sur les ménages français depuis mai 2012, le gouvernement lui faisant valoir que la droite avait lancé ce mouvement.

L'élu du Val d'Oise (région parisienne) Jérôme Chartier détaille dans un document adressé au président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, une liste de 103 créations ou hausses d'impôts depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, contre 48 suppressions ou baisses. Selon le député, qui parle de « massacre fiscal », les ménages français ont connu depuis mai 2012 des baisses d'impôts, taxes et prélèvements de 11,4 milliards, contre des hausses d'un total de 92,3 milliards.

Parmi ces hausses, dont la plus grande part est intervenue en 2012 et 2013, le député compte la suppression des allègements sociaux attachés aux heures supplémentaires (+10 milliards), la hausse des taux de TVA (+16,1 milliards) ou encore la limitation des niches sociales sur l'épargne salariale (+7,7 milliards).

Du côté des entreprises, la hausse la plus forte selon lui résulte de la « limitation de la déductibilité des charges financières » décidée dans la loi de finances initiale pour 2013 (+10 milliards), à quoi s'oppose par exemple la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), dont Jérôme Chartier évalue l'impact à -16,5 milliards d'euros pour 2014 et 2015.

Eckert évoque 30 milliards d'euros

Interpellé sur ces chiffres à l'Assemblée nationale, le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a rappelé que la droite avait « très largement amorcé un mouvement de hausses d'impôt que tous les spécialistes évaluent à 30 milliards environ sachant que (...) nous avons effectivement poursuivi cette hausse à hauteur d'environ 30 milliards, mais pas de la même façon. »

« Une tranche d'impôt à 45% et aligner les revenus du capital au barème de l'impôt sur le revenu ce n'est pas la même chose que de supprimer la demi-part des veuves et de geler le barême de l'impôt sur le revenu », a-t-il dit, opposant deux mesures décidées par la gauche à deux mesures décidées par la droite. Reprenant une promesse présidentielle, le secrétaire d'Etat a dit : « Il n'y aura pas de nouvelles hausses d'impôt et celui qui vous parle en sera le greffier. »