Les assureurs mutualistes, qui s'attendent à voir les comparateurs en ligne décoller cette année, souhaitent qu'ils soient mieux encadrés et plus transparents, a indiqué mardi le Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema).

Selon le Gema, environ 30% des devis d'assurance sont issus de ces comparateurs, particulièrement utilisés dans l'automobile (71% des utilisateurs comparent ce produit) et la santé (45%). Si les volumes de souscription d'assurances via un comparateur restent modestes, le Gema s'attend à ce que l'impact de la loi Hamon et le développement des acteurs « low-cost » accélèrent la tendance.

Manque de transparence

« Les comparateurs vont devenir significatifs dans la chaîne de distribution de l'assurance », selon le président du Gema, Pascal Demurger, qui estime que « du point de vue des consommateurs, la situation n'est pas satisfaisante » en raison d'un manque de transparence sur la méthodologie utilisée et sur l'actionnariat de ces acteurs. Il souligne en outre que « les modalités de la comparaison restent focalisées sur le prix, qui n'est pas l'enjeu exclusif d'une bonne couverture d'assurance ». Selon lui, les comparaisons devraient également être basées sur les retours d'expériences des assurés.

Le Gema s'est notamment félicité de la récente décision du Parlement européen d'intégrer les comparateurs d'assurances dans un projet de directive sur les intermédiaires en assurance, un « premier pas » qui les soumettraient à certaines obligations (formation, devoir de conseil, transparence sur l'actionnariat et le mode de rémunération...).

Nouveaux acteurs

La menace d'une arrivée du géant Google, qui avait brièvement lancé son comparateur d'assurances auto en France en 2013, avant de se retirer du marché pour se concentrer sur les pays anglo-saxons, ne s'est pas totalement dissipée. Plus récemment, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé au magazine spécialisé l'Argus de l'Assurance son intention de s'attaquer à ce marché en 2015.

Les mutuelles du Gema ont gagné 360.000 sociétaires en 2014, avec une croissance de leur chiffre d'affaires supérieure à celle de l'ensemble du marché (+2,3% à 13,3 milliards d'euros en dommages, et +8% à 10,1 milliards en assurance de personnes). En 2015, le Gema poursuivra son rapprochement avec la Fédération française d'assurances (FFSA) via l'Association française d'assurance (Afa), qui dispose désormais de 5 commissions de travail communes et vise la mise en place d'une médiation unique d'ici l'été.