Les frondeurs socialistes du collectif « Vive la gauche » demandent une série de « réformes structurelles », dont une réforme bancaire plus poussée que celle de 2013 et un soutien fiscal à l'investissement, dans un texte publié dimanche.

Ces propositions de réformes viennent en « contrepoint de la loi Macron - que l'on considère comme une loi du siècle précédent ». Elles « devraient être l'ambition collective de la majorité » selon le député Christian Paul, membre de ce collectif.

Ces réformes « respectent et prolongent les engagements pris en 2012 », stipule le texte des propositions, en préambule. « Elles se distinguent (...) des projets d'inspiration libérale qui se polarisent essentiellement sur la réduction des budgets publics et entraînent l'affaiblissement des droits des salariés ».

Un « service bancaire universel »

Parmi ces propositions, celle d'une réforme bancaire qui irait plus loin que celle adoptée en juillet 2013 : par exemple l'instauration d'un « service bancaire universel imposant aux banques dans certaines conditions d'ouvrir un compte et de fournir les services de base à tous ceux qui n'en possèdent pas » ; ou, s'agissant des frais bancaires, une mesure qui permettrait « d'élargir les opérations à inclure dans le plafonnement des frais imputés au client ». Un chapitre concerne également la lutte contre le paradis fiscaux et réglementaires.

« Soutenir fiscalement l'investissement productif » est un autre volet, avec la proposition de « fusion du CICE (crédit impôt compétitivité emploi) et du CIR », le Crédit d'impôt recherche, devenant CICER, de modulation de « l'impôt sur les sociétés en fonction des bénéfices réinvestis », ou encore la création d'un « crédit d'impôt spécifique à l'économie sociale et solidaire ».

« Vive la gauche » veut aussi soutenir davantage la recherche française et ses acteurs. Il propose que le « CICER soit conditionné à l'embauche par les grands groupes de docteurs ou doctorants ». « Déployer » de manière accélérée les réseaux numériques à très haut débit, « poursuivre et amplifier la transition énergétique », des « moyens plus massifs » pour la petite enfance sont d'autres propositions.

« Mobilisation globale pour le logement »

Enfin est prônée une « mobilisation globale pour le logement », ce « sans renoncer aux engagements pris par la gauche dans la loi Alur. « Mobiliser efficacement le foncier privé et le foncier public », « mettre en place en Ile-de-France un délégué interministériel à la construction », « donner aux intercommunalités des responsabilités supplémentaires d'urbanisme et de logement », etc.

Cette plateforme a été élaborée par le noyau dur de députés appartenant à ce collectif (Laurent Baumel, Daniel Goldberg, Fanélie Carrey-Conte et Jean-Marc Germain) selon Christian Paul.