Devenir propriétaire dans le neuf peut s'avérer moins onéreux que de rester locataire compte tenu de la faiblesse des taux et d'une TVA réduite, affirme le promoteur Kaufman et Broad, qui voit dans la frilosité des banques un ultime obstacle, infranchissable pour certains primo-accédants.

« Aujourd'hui nos acquéreurs peuvent faire face aux mensualités de remboursement de leurs prêts : encore faut-il que les banques leur prêtent de l'argent », a déclaré le PDG, Nordine Hachemi, vendredi en présentant les résultats annuels du groupe. Ainsi certains logements neufs commercialisés à l'heure actuelle peuvent-ils être acquis par un prêt sur 25 ans, sans apport ou très faible, avec des mensualités de remboursement inférieures à un loyer, a-t-il expliqué.

Sur un programme récent à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, un primo-accédant peut par exemple acheter, avec 3.000 euros d'apport, un 3 pièces de 58 m2 avec parking pour 145.942 euros, en bénéficiant de la TVA à 5,5% concédée aux logements neufs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Il remboursera alors 590 euros par mois, contre une valeur locative de 680 euros par mois, soit un gain mensuel de 90 euros (hors fiscalité), selon le promoteur.

159 euros de moins par mois

Et en région parisienne, à Vigneux (Essonne) un studio de 30 m2 peut être acheté sans apport, pour 99.346 euros, toujours avec une TVA à 5,5%, en remboursant 416 euros par mois pendant 25 ans, soit 159 euros de moins que la valeur locative du bien.

« Ces calculs sont basés sur des dossiers réels, validés par des banques », a assuré Nordine Hachemi. « La clé c'est que ces personnes aient accès au crédit, or les banques, avec les nouvelles règles de Bâle III, sont devenues très exigeantes en termes d'apport », a-t-il relevé. « On pourra injecter toutes les liquidités qu'on voudra, si elles restent dans la sphère financière et ne vont pas dans l'économie réelle, cela ne servira à rien », a martelé Nordine Hachemi, en référence au vaste programme de rachat de dettes annoncé la veille par la Banque centrale européenne (BCE).

Une « très forte demande » pour des maisons neuves

Le promoteur qui indique avoir vendu en 36 heures un programme de 30 maisons individuelles en Seine-et-Marne, grâce à une « très forte demande », continue à renforcer son portefeuille foncier. « La population française ne cesse de croître : il faudra bien construire davantage de logements », a déclaré Nordine Hachemi.

Or en 2014, la France aura construit moins de 300.000 logements neufs, soit « son niveau d'il y a 30 ans, alors que la population compte dix millions d'habitants de plus et que les taux sont à un plus bas historique ! C'est un vrai paradoxe », souligne-t-il. Le bilan de la construction sera publié mardi prochain.