Vousfinancer.com (1) vient de publier une tribune titrée « pourquoi les taux fixes ne vont pas disparaître en 2015 ». Jérôme Robin, président et fondateur du réseau de courtiers, s’en explique.

Pourquoi avez-vous tenu à affirmer dans un récent communiqué que les taux fixes ne disparaîtront pas en 2015 ?

« C’est une rumeur qui montait, avec des inquiétudes. Celle notamment de voir l’application stricte des recommandations européennes [le Comité de Bâle aimerait que les banques favorisent le crédit immobilier à taux variable, NDLR]. Aujourd’hui, le marché du crédit immobilier se fait presque uniquement à taux fixes. Je suis convaincu que leur disparition n’est pas possible du jour au lendemain sans mini-krach. »

Justement, quel pourrait être l’impact de la disparition des taux fixes sur le marché immobilier en France ?

« Ça aurait un effet dévastateur. Il y a déjà des exemples, comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie. Ce sont des pays où les taux variables sont généralisés, et les emprunteurs en ont fait les frais. Avec la crise, leurs échéances ont augmenté, parfois en même temps que la perte de leur emploi… Le nombre de biens en vente a explosé, les garanties hypothécaires ne valent plus rien… En France, les taux fixes sont une sécurité, et en ce moment, certains dossiers sont financés à 2% sur 20 ans, c’est déjà bien ! À mon avis, ils vont encore continuer de baisser de 0,30 à 0,50 point. »

Pourquoi ne privilégiez-vous les taux variables par rapport aux taux fixes ? Le Comité de Bâle évoque pourtant le risque important que comportent ces derniers.

« Les dangers pèsent surtout sur les banques. Le niveau très bas des taux fixes est un risque qui pèse sur les établissements bancaires en cas de remontée. Ce risque est reporté sur l’emprunteur en cas de taux variable. »

Vous proposez une alternative : le crédit à taux mixtes…

« Depuis un ou deux mois, nous constatons le retour d'offres compétitives sur les taux variables, entre 1,20 et 1,35% sur 15 ans capé 1, et même 0,90% sur 10 ans. Néanmoins, les taux fixes sur des courtes durées peuvent encore baisser. Certains sont même proches de zéro. Les emprunteurs à taux variable parient sur une stabilité monétaire. Sans cette stabilité et en cas de remontée des taux, ils subiraient une hausse de leurs échéances. Chez Vousfinancer, les dossiers à taux mixtes [un taux fixe sur une première période puis un taux révisable, NDLR] et à taux variables ne représentent que 4% de nos dossiers. Ils sont très à la marge, et traduisent une aversion des Français pour ce type de financement. Les gens sont d’accord pour payer moins cher, mais pas pour que leurs échéances augmentent ! Il faut du temps pour que les gens comprennent les taux mixtes, les taux variables… Nous avons un important travail de vulgarisation à faire. »

(1) Vousfinancer.com est un réseau de courtiers en crédit comptant 112 agences franchisées dans l'Hexagone et 350 conseillers financiers.