La flambée des prix immobiliers dans les années 2000 a fait fondre le pouvoir d'achat des ménages d'Ile-de-France, en particulier celui des jeunes, divisé par trois, tandis que les plus âgés, déjà propriétaires, résistaient mieux, selon une étude.

Le pouvoir d'achat des ménages a diminué de façon « significative » et « générale », constate cette étude, réalisée sur 12 communes par l'université Paris-Dauphine et le Crédit Foncier (groupe BPCE) et basée sur les données de l'étude patrimoine de l'INSEE, publiées en 1998, 2004 et 2010.

Selon ce « baromètre Capacim », le nombre de ménages en capacité d'acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins est passé, entre 1998 et 2010, de 49% à 34% à Vincennes, de 45% à 31% à Boulogne-Billancourt, de 75% à 56% à Argenteuil, de 61% à 48% à Créteil et de 71% à 57% à Evry. A Meaux, il est tombé à 58% contre 73% douze ans plus tôt, et à Cergy, à 59% contre 72%. Une baisse de moindre ampleur a aussi été constatée à Fontainebleau (de 64% à 57%), Saint-Denis (73% à 62%), Massy (61% à 50%), Versailles (47% à 39%), Neuilly-sur-Seine (27% à 21%) sur les mêmes années.

En décembre, le premier volet de cette étude avait montré un recul encore plus fort dans la capitale, sur cette période : le nombre de ménages en mesure d'acheter un logement correspondant à leurs besoins y est tombé à 27% en 2010, contre 44% en 1998.

Clivage entre générations

L'étude note aussi un accroissement des clivages entre générations. Si en 2010, les deux tiers des quinquagénaires pouvaient acheter un bien correspondant à leurs besoins dans l'une des 12 communes d'Ile-de-France étudiées et la moitié (51%) à Paris – souvent grâce à un patrimoine immobilier préexistant –, seul un tiers des 30-35 ans et moins d'un sur quatorze (7%) à Paris étaient dans la même situation.

Et si les plus de 65 ans n'ont perdu qu'un dixième de leur pouvoir d'achat immobilier et un quart à Paris, de 1998 à 2010, en revanche le pouvoir d'achat immobilier des 20-25 ans sur la période a été divisé par trois en moyenne, devenant quasiment nul à Paris (1%). Ainsi « ceux qui ne sont pas devenus propriétaires avant la hausse des années 2000 ont de plus en plus de difficultés à le devenir », note l'étude.