Le groupe UMP de l'Assemblée nationale reste « bien évidemment » contre le projet de loi Macron, a affirmé mardi son président Christian Jacob, alors que certains députés n'excluent pas de s'abstenir ou de voter pour.

« La ligne est toujours la même au groupe. Est-ce que cette loi permet de baisser les charges et contraintes qui pèsent sur les entreprises ? Le coût du travail ? La pression fiscale qui pèse sur les Français ? La réponse est non et bien évidemment on ne votera pas ce texte (...) même si sur une centaine d'articles, il peut y en avoir sur lesquels nous serons d'accord », a déclaré M. Jacob lors d'une conférence de presse.

Le texte est-il plus satisfaisant au sortir de la commission spéciale ? « Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron est dans une opération de drague en quelque sorte : il veut obtenir à tout prix son certificat de bon réformateur et se montre prêt à prendre un tas d'amendements qui n'apportent rien sur le fond », a répliqué le député-maire de Provins (Seine-et-Marne).

Opposition sur l'extension du travail dominical

Chef de file des députés UMP sur le texte, Jean-Frédéric Poisson a confirmé l'opposition du groupe aux règles d'extension du travail dominical dans les commerces au motif de « risques » pour les territoires en « bordure » des zones d'ouverture accrue, pour les commerces de centre-ville et pour les salariés. « Notre position de principe reste de dire que la loi de 2009 doit s'appliquer et que là où elle s'applique, elle ne pose pas de difficultés et a permis à un certain nombre de grandes villes comme Nice, Bordeaux ou Biarritz d'aller bien au-delà de cinq dimanches » d'ouverture par an, a poursuivi cet élu des Yvelines.

A ses yeux, « il n'y a pas lieu que le Parlement devienne l'otage des relations difficiles sur ce point entre la mairie de Paris et le gouvernement. Il n'y a pas besoin de légiférer pour régler le problème de Paris intra muros, il suffit que le conseil municipal de Paris prenne ses responsabilités ».

Sur les professions règlementées du droit, où l'UMP critique un risque de déséquilibre entre territoires et une « marchandisation de services », M. Poisson a jugé le texte pas plus satisfaisant depuis son passage en commission, qui l'a remodelé en partie sur ce volet. « Il n'y a plus vraiment de liberté d'installation », a-t-il regretté entre autres.