L’Association française des sociétés financières (ASF) mesure, dans un communiqué, l’impact de la loi Lagarde sur le marché du crédit renouvelable. Le bilan est clair : en quatre ans, le recours à ce type de prêt a nettement reculé.

L’association représentative des établissements de crédits spécialisés, dont les adhérents pèsent « plus de 80% de la production de crédit renouvelable en France », observe avec attention l’évolution de ce marché affecté depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2010, de la loi Lagarde. Celle-ci s’était en effet donnée comme objectif de mieux encadrer l’accès au revolving, jugé en partie responsable de la croissance des cas de surendettement.

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Premier constat : le nombre de crédits renouvelables a effectivement baissé de manière spectaculaire. Depuis début 2011, le total des comptes ouverts a fondu « de près de 10 millions d’unités, passant de 34 millions à un peu plus de 24 millions » explique l’ASF. Le résultat d’un double mouvement de baisse des souscriptions (725.000 ouvertures annuelles en moins entre 2010 et 2014, calcule l’ASF) et de forte hausse des fermetures, avec un pic situé entre mars 2011 et mars 2012, lorsque 7 millions de comptes ont été clos en 12 mois.

Recentrage des usages

Second constat : ce sont aussi les usages du crédit renouvelable qui ont évolué avec la loi Lagarde. « A l’issue de trois années d’évolutions majeures, tant en termes quantitatifs que qualitatifs », constate l’ASF, « la situation paraît se stabiliser pour le crédit renouvelable dont le recentrage se confirme sur ses deux fonctions que sont la gestion du budget et le financement d’achats de petits montants à caractère répétitif (…). »

En moyenne, le montant maximum autorisé sur les comptes a diminué de 30% en trois ans, d’avril 2011 à mars 2014, passant de 3.160 à 2.270 euros. Le nombre d’utilisation à crédit des comptes a lui chuté de 26% depuis 2010. Une baisse intervenue pour moitié dès 2011, « conséquence de l’introduction de l’option paiement comptant par défaut d’une carte de crédit associée à un programme de fidélité ».

Au final, le résultat attendu par le législateur est donc en partie atteint : « La part des crédits renouvelables dans la dette financière des ménages surendettés ne cesse de décroître », constate l’ASF, passant de 42% en 2011 à 32% au premier trimestre 2014.