Tous les assurés ne gagnent pas autant, en termes de pension, à repousser leur départ à la retraite, a constaté le Conseil d'orientation des retraites (COR), qui a rendu publics mardi des documents sur l'impact inégal du système.

En décembre, ce comité remettra des projections sur l'équilibre financier du système de retraite prenant en compte les effets de la récente réforme de 2014 et la baisse de l'inflation. En juin, le conseil d'orientation des retraites ne disposait pas de suffisamment de visibilité pour se prononcer.

Mardi, le COR a étudié « les effets, différenciés entre catégories d'assurés, des modifications récentes » des conditions de départ à la retraite (âges légaux, durée d'assurance requise pour le taux plein, etc.). Concernant la redistribution prévue par le système, « les principaux bénéficiaires » sont ceux qui « atteignent la durée requise pour le taux plein exactement à l'âge d'ouverture des droits ». Les plus lésés sont les assurés à carrière courte : il leur faut travailler plus longtemps pour valider le nombre suffisant de trimestres ou obtenir une retraite sans décote à 67 ans, alors même qu'ils ont « en moyenne une espérance de vie plus courte ».

+10% pour les salariés aux carrières incomplètes

Autre disparité : prolonger son activité professionnelle, notamment au-delà de 62 ans, soit l'âge minimal d'ouverture des droits à la retraite, ne fait pas gonfler dans les mêmes proportions le montant de la pension.

Pour les salariés du privé, leur retraite augmente en moyenne de 4,7% s'ils prolongent leur carrière d'un an au-delà de l'âge du taux plein, le gain est de 5,3 % en moyenne pour les fonctionnaires hors catégorie active (ces derniers peuvent bénéficier d'un départ anticipé). Pour les salariés du privé (non cadres) qui ont une carrière incomplète et poursuivent au-delà de l'âge légal de 62 ans, la pension peut augmenter jusqu'à 10%.