La présidente du FN, Marine Le Pen, explique dans un entretien au quotidien L'Opinion à paraître mercredi son souhait d'un impôt sur le revenu payé par tous, même si « ceux qui ont le moins paieront seulement de manière symbolique ».

Comment peut-on se faire élire en disant : désormais, vous paierez tous l'impôt sur le revenu ?, interroge le quotidien d'obédience libérale. « On verra bien. Ce que je dis, c'est que tout le monde doit se sentir concerné et que ceux qui ont le moins paieront seulement de manière symbolique. L'un des fondements de la démocratie, c'est le consentement à l'impôt », répond Marine Le Pen. « Quand on paie l'impôt, on peut se dire qu'on est citoyen et donc exiger de l'Etat la contrepartie de l'impôt payé pour une santé, une école, une sécurité, une défense de qualité », poursuit-elle.

« Question de respect »

Collecter 10 euros d'impôts, ça coûte cher, objecte-t-on. « Peut-être, mais ça n'est pas grave. C'est une question de respect à l'égard des Français. Car il y a aussi le consentement à la dépense : les Français ne supportent plus la manière dont leur argent est dépensé, la gabegie de l'immigration, de la fraude sociale, de l'Union européenne, de la décentralisation », d'après l'eurodéputée.

Interrogé sur son discours aux entreprises, Marine Le Pen répond qu'il « dépend » : « je suis comprise par les TPE qui partagent souvent notre analyse. Mais nous n'avons aucun contact avec le Medef, qui n'a jamais voulu nous recevoir. Mme Parisot (ndlr : l'ancienne chef de l'organisation patronale) avait même écrit un livre contre moi. Pourtant, d'après les échos que j'ai, le Medef évolue sur l'euro et les droits de douane, ces outils de la concurrence déloyale ».

Est-ce que le libéralisme est le diable ? « Non, mais l'ultralibéralisme et l'ultra-Etatisme sont des formes de dictature, des totalitarismes et, aujourd'hui, nous avons tous les inconvénients de l'un et de l'autre ».

Seulement la moitié des contribuables a payé l'impôt sur le revenu en 2013. Le budget 2015, actuellement en examen au Parlement, prévoit la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, ce qui doit bénéficier à 6,1 millions de foyers fiscaux.