Le pouvoir d'achat des ménages accédant à la propriété se contracte, ces derniers achetant des logements plus petits et moins chers, avec un apport personnel plus faible, constate le promoteur Nexity au vu de son activité lors des neuf premiers mois de l'année.

De janvier à septembre, « le marché de l'accession à la propriété s'est fragilisé », constate le groupe, au vu d'un nombre d'acquisitions en résidence principale en recul sur un an. Parmi les clients de Nexity, les ménages qui ont acheté un logement pour la première fois ont acquis en moyenne 65 m2, une surface en baisse de 1,5 m2, à un prix moyen lui aussi en repli (-3,1%) de 3.786 euros le m2. Sur les neuf premiers mois de l'année, les accédants à la propriété ont représenté moins d'un client particulier sur deux (46,6%, en recul de 1,3 point sur un an) chez ce promoteur.

Les budgets moyens des ménages acquéreurs « sont en baisse dans toutes les zones et pour tous les profils », détaille Nexity. Celui des primo-accédants recule de 2,1% à 223.000 euros, et celui des acquéreurs qui ont financé leur achat par la vente d'un premier bien, de 4,5% à 341.000 euros.

Le recours au PTZ en hausse

La situation financière des primo-accédants semble se dégrader : ils sont plus nombreux que l'année dernière à avoir recours au Prêt à taux zéro (PTZ) tandis que leur apport financier moyen recule nettement (-13,1%) à 40.900 euros. Ils ne sont plus que 44% à pouvoir apporter 10% d'apport personnel, contre 50% un an plus tôt.

Selon le baromètre Nexity/Ipsos publié jeudi (1), 71% des Français trouvent qu'il est « difficile de trouver un logement en France aujourd'hui ». Seuls 20% d'entre eux tablent sur une amélioration de cette situation « dans les années qui viennent ». Et six Français sur dix estiment que la génération de leurs enfants connaîtra une situation « moins bonne » en matière de logement.

Priorité à l'encadrement des loyers

Interrogés sur la priorité qui doit être celle du gouvernement, les Français répondent d'abord : l'encadrement des loyers (47%, +2 points par rapport à janvier). La limitation de la hausse des prix à l'achat, elle, est évoquée par 32% des sondés (+4 points), devant la mixité sociale (22%) ou le logement social (17%).

(1) Sondage réalisé par téléphone, les 29 et 30 août, auprès de 957 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française, selon la méthode des quotas.