Dans son livre paru en septembre dernier aux éditions Stock, Marc Fiorentino livre ses conseils pour « faire sauter » votre banque et économiser de l’argent. Des astuces qui appellent les gens à comparer les tarifs bancaires, et qui esquissent les pratiques de demain.

« Faites sauter la banque ! » Marc Fiorentino a choisi un titre sans équivoque pour son dernier ouvrage. Dans un discours accessible au plus grand nombre, le financier s’emporte contre les banques, « ''autorisées par la loi'' à faire tout ce qu’elles font », mais aussi contre les « pigeons », ces clients qui continuent de se « soumettre ». En dernière de couverture, il n’oublie pas de les harponner : « Il est temps de vous réveiller ! Et d’économiser de l’argent. Beaucoup d’argent. »

En ouvrant les premières pages, on s’attend bien sûr à un guide pour économiser son argent, comme précisé sur la couverture. La déception est grande. Pas de révélation choc, seulement des conseils relevant du bon sens : « Comparer, c’est essentiel ». Certes. Alors oui, les Français sont, selon Marc Fiorentino, « 92% à rester fidèles » à leur banque, alors que « vous êtes 40% à avoir déjà trompé votre conjoint ». Mais à l’heure où tout est comparable via des outils en ligne (1), le déclic n’est peut-être plus très loin. Question de génération sans doute.

Pro-banque en ligne mais client BNP Paribas

Génération encore, les Français sont encore peu nombreux à être clients d’une banque en ligne (7% selon une étude Audirep pour le cabinet Simon-Kucher d’octobre 2014). Pourtant, pour l’auteur, il n’y a pas de doute : pour économiser de l’argent, il faut souscrire à une banque 100% web. « Quand on regarde ces classements et qu’on compare les frais bancaires et les frais d’entrée ou de gestion des produits de placement, la conclusion devrait être évidente : tous les Français doivent basculer sur une banque en ligne. » On s’étonne alors de constater que Marc Fiorentino ne rejette pas totalement les banques traditionnelles, puisqu’on découvre au fil d’un exemple, page 65, qu’il est client de BNP Paribas.

Dans la dernière partie de l’ouvrage, Marc Fiorentino s’intéresse à la banque de demain. Le financier donne sa vision du futur, avec, selon lui, la disparition des banques telles que qu’on les connaît aujourd’hui. « Demain, votre banque s’appellera Google, Apple, Facebook, Amazon, Paypal… ou vous serez peut-être même bankless, sans banque. » Bientôt donc, nous n’aurons plus besoin des banques pour payer. Et pour nos comptes ? Là encore, Marc Fiorentino imagine un monde sans banque, mais « ce n’est pas uniquement la banque qui risque de disparaître, c’est la notion même de compte. Vous n’aurez plus un compte, mais des comptes un peu partout ». Un porte-monnaie sur Facebook, un compte Apple Pay, etc. « Vous allez vous habituer à vivre dans un cloud financier. »

L’auteur pressent le développement du Personal Finance Management, c’est-à-dire le fait de gérer soi-même ses finances. Notre argent, nos placements et nos crédits seront répartis dans plusieurs organismes. Des applications ou des agrégateurs de contenus nous aideront à « consolider toutes ces données, les agréger, les analyser pour vous aider à gérer votre budget et vos postes de dépense, vous orienter vers les produits financiers qui correspondent le mieux à votre profil ». Marc Fiorentino livre ici un dernier conseil : « C’est urgent : convertissez-vous dès maintenant à ces applications ».

(1) cBanque est cité comme exemple de comparateur en ligne.