Les députés ont décidé jeudi, contre l'avis du gouvernement, d'aligner les taxes sur les cigares et cigarillos sur celles appliquées aux cigarettes, dans le cadre de la discussion du projet de budget de la Sécurité sociale.
Porté par l'ancienne ministre Michèle Delaunay (PS) et co-signé par des socialistes et des écologistes, un amendement visant ainsi à augmenter les droits de consommation des cigares et cigarillos a été voté malgré l'avis défavorable du secrétaire d'Etat au Budget. « La France est le pays d'Europe continentale qui pratique les tarifs les plus chers » et les produits visés, cigares et cigarillos, ne représentent que « 2% du marché en volume », a souligné Christian Eckert, assurant qu'« augmenter la fiscalité fait augmenter les achats illégaux ».
« La nocivité est exactement la même »
Pour sa part, Michèle Delaunay a affirmé que « la nocivité (des différents produits du tabac) est exactement la même » et plaidé pour « des mesures d'urgence » car « le tabac est aujourd'hui dans le monde la première cause de décès ».
Un autre amendement de cette élue de Gironde, dont le but était de fixer le prix des produits du tabac en fonction du coût sanitaire et social réel lié à leur consommation, a été en revanche repoussé. Il était aussi signé par des socialistes, des écologistes et une UMP, Isabelle Le Callennec. Pour l'UDI, qui ne l'a pas voté, « l'idée mérite de faire son chemin ».
« Les Français nous disent que l'Etat ne veut pas toucher au tabac car il rapporte » mais c'est faux, a lancé Michèle Delaunay, médecin de profession, évoquant une étude de 2006 commandée par l'Institut national du cancer qui avait chiffré à 47,7 milliards d'euros par an, « soit 3 points de PIB et trois fois le déficit de la Sécurité sociale » le coût global du tabac, du fait notamment des dépenses de santé induites pour les fumeurs tombant malades.
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