Nicolas Sarkozy juge qu'il faut « supprimer la loi Duflot », affublant au passage Cécile Duflot du titre de « plus mauvaise ministre de l'histoire de la République » lors d'un meeting près de Troyes dans le cadre de la campagne pour la présidence de l'UMP.

Interrogé par un artisan du bâtiment de la salle, notamment sur la TVA pour les primo-accédants, il a d'abord dit qu'il fallait « supprimer immédiatement la loi de Mme Duflot, qui est une catastrophe ». « La catastrophe, c'est la loi, c'est pas Mme Duflot », a-t-il ajouté, suscitant rires et applaudissements, avant de dire qu'elle était « la plus mauvaise ministre du logement de l'histoire de la République française »?.

« Dommage qu'elle ne s'exporte pas ! » a-t-il encore ajouté.

« Un peu grossier » et « accroché au passé »

« Je trouve cela un peu surprenant et un peu grossier. Mais venant de la part d'un ancien maire de Neuilly qui s'obstinait à refuser de construire du logement social, ce n'est pas surprenant », a répondu Cécile Duflot depuis Amiens, où elle participe aux journées parlementaires des écologistes.

« Je suis intriguée par sa formule sur le fait qu'il voudrait m'exporter et me demande si dans le programme de M. Sarkozy, il y a désormais le fait d'exporter ses opposants politiques, ce qui pose question, mais pour le reste il a une vision extrêmement ringarde de la politique et aussi de la politique du logement », a-t-elle ajouté.

« Au-delà de l'hypocrisie, il y a de la malveillance. M. Sarkozy est en campagne, on connait ses méthodes », a jugé l'ancienne ministre du Logement.. « On est d'accord sur rien. Il est accroché au passé, au gaz de schiste, à une vision très rétrograde, c'était le principal promoteur des subprimes qui ont mis en dehors de leur maison des dizaines de milliers d'Américains », a-t-elle dit.

« Je suis une adversaire politique de M. Sarkozy, de ce qu'il incarne, de sa façon de faire de la politique aussi, est-ce qu'il y a besoin d'insulter les gens de cette manière ? » a demandé Mme Duflot. « Peut être qu'il y a de la nervosité, on ne tient pas des propos si inutilement agressifs voire même d'une ambiguïté assez particulière si on n'est pas dans un état de nervosité assez grand, cela doit être le cas », a-t-elle conclu.