Selon le baromètre annuel de la pauvreté d’Ipsos et du Secours Populaire (1) publié jeudi dernier, seuls 43% des Français interrogés disent parvenir à mettre de l’argent de côté à la fin du mois. Un chiffre en régression de trois points en un an.

Parmi cette majorité croissante de ménages se trouvant dans l’incapacité d’épargner, 37% des interrogés affichent des revenus qui leur permettent juste de boucler leur budget et 11% déclarent ne pouvoir le faire sans être à découvert. Plus inquiétant : la « catégorie » qui progresse (de 5% à 8%) est celle des Français qui disent s’en sortir de plus en plus difficilement et qui « craignent de basculer dans la précarité ».

Sans grande surprise, l’étude indique que ces foyers en grande difficulté sont surreprésentés au sein des catégories socioprofessionnelles modestes. « 29% des employés/ouvriers disent aujourd’hui vivre à découvert ou même craindre de basculer dans la précarité, » détaille-t-on chez Ipsos. Une proportion qui grimpe à 39% chez les personnes sans diplôme et même à 47% chez ceux dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.200 euros. D’ailleurs, ce même sondage indique qu’aux yeux des Français, le seuil de pauvreté se situe à 1.070 euros de revenu net mensuel.

A l’autre bout de ce baromètre, seuls 3% des ménages interrogés déclarent pouvoir mettre « beaucoup » d’argent de côté. Une proportion stable par rapport à 2013, avec, logiquement, une surreprésentation des Français aux revenus les plus élevés, mais aussi des plus jeunes : 7% des 15-34 ans contre 2% des 35-59 ans et 1% des 60 ans et plus. L’explication : ils ont « encore peu de charges » à supporter selon Ipsos.

(1) Le baromètre Ipsos – Secours Populaire est un sondage réalisé les 4 et 5 juillet 2014 auprès de 1006 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.