Le président François Hollande a affirmé jeudi que les baisses d'impôts récemment annoncées par le gouvernement pour les ménages aux revenus modestes ne conduiraient pas à « prendre aux uns pour permettre l'allégement des autres », lors de sa conférence de presse semestrielle.

Le gouvernement a créé la surprise mercredi en annonçant une suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, celle qui, en vertu du barème appliqué sur les revenus 2013, impose à 5,5% la fraction de revenus comprise entre 6.011 euros et 11.991 euros, pour chaque part fiscale.

« Il n'y aura pas d'augmentation de l'impôt sur le revenu sur les autres catégories parce que (pour) ces autres catégories, celles qui payent de l'impôt sur le revenu et quelque fois beaucoup parce que les revenus sont élevés, il y a déjà eu des mesures qui ont été prises », a déclaré le président de la République, en citant l'exemple de la création d'une tranche imposée à 45% au-delà de 150.000 euros de revenus annuels.

La tranche à 45% « va rester »

« Cette tranche-là, elle va rester, donc ces contribuables là n'auront ni de baisse, ni de hausse mais il ne s'agit pas de prendre aux uns, parce que je crois que ceux-là ont déjà contribué, pour permettre l'allégement des autres », a-t-il expliqué.

Pour résoudre cette équation délicate, à savoir donner un coup de pouce aux plus modestes sans avantager ni pénaliser ceux qui continueront à payer, Bercy a pris la décision de baisser le seuil d'entrée dans l'impôt. Il aurait dû être d'environ 12.000 euros après suppression de la première tranche, il serait ramené à moins de 10.000 euros, avait expliqué mercredi Bercy.

Le gouvernement avait précisé mercredi qu'en renforçant par ailleurs la décote, mécanisme permettant d'effacer tout ou partie de la facture des ménages faiblement imposés, au total en 2015, « ce seront 9 millions de foyers fiscaux qui seront bénéficiaires », pour un montant total de 3,3 milliards d'euros.

Hollande écarte toute hausse de la TVA

« Est-ce qu'il va y avoir une augmentation de la TVA ? Non ! », a par ailleurs déclaré François Hollande en réponse à une question.